[Pro-Investisseurs CIBC Où nous situons-nous, dans ce vaste monde? La place du Canada dans le cycle économique mondial : Un examen plus approfondi de la situation du Canada par rapport aux tendances mondiales] 

[Andrew Grantham présentera l’atelier virtuel d’aujourd’hui au nom de Benjamin Tal.] 

[L’atelier commencera bientôt.] 

12 septembre 2017, de 12 h à 13 h, HE

Bonjour à tous, je vous remercie d’être avec nous aujourd’hui. Au nom de Pro-Investisseurs CIBC, je vous souhaite la bienvenue à cet atelier donné par Andrew Grantham. Je m’appelle Dimple, et je serai votre animatrice pour cette activité. Voici maintenant quelques points à noter avant de commencer. 

[AVIS]

Services Investisseurs CIBC inc. ne donne aucun conseil ni aucune recommandation en matière de placements ou de fiscalité. Donc, toute la matière présentée aujourd’hui l’est uniquement à titre informatif. En outre, nous enregistrons la séance d’aujourd’hui, et elle sera mise à votre disposition sur notre site Web. Le lien pour la revoir sera publié sur notre page d’accueil. 

[COMMANDES Commande plein écran, Fenêtre de questions] 

Si vous voulez voir l’atelier virtuel en mode plein écran, cliquez sur les flèches d’agrandissement situées dans le coin supérieur droit de l’écran. Si vous avez des questions pendant la présentation, veuillez les prendre en note, vous pourrez les poser à la fin de la présentation. 

[CONFÉRENCIER, Andrew Grantham] 

Aujourd’hui, notre objectif est d’examiner plus en détail la place du Canada dans le cycle économique mondial. Nous sommes vraiment chanceux de pouvoir compter sur Andrew Grantham, économiste principal à la Banque CIBC. Andrew possède une vaste expérience dans divers domaines de prévisions sur l’économie et les marchés financiers. Avant son arrivée à la Banque CIBC en 2011, il a travaillé à Londres, en Angleterre, pour l’une des plus grandes banques du Royaume-Uni. Depuis qu’il y travaille, Andrew a aidé la Banque CIBC à remporter cinq fois le concours mensuel de MarketWatch à l’intention des prévisionnistes de l’économie américaine. Il est régulièrement cité dans les médias imprimés et électroniques. Nous sommes ravis et très fiers de l’avoir avec nous cet après-midi. Sans plus attendre, je vous invite à vous joindre à moi pour souhaiter la bienvenue à Andrew Grantham. Bonjour, merci beaucoup, et merci à tout le monde de participer à notre atelier virtuel. 

[Où nous situons-nous, dans ce vaste monde? La place du Canada dans le cycle économique mondial]

Voici le titre, « Où nous situons-nous, dans ce vaste monde? » Pour répondre rapidement et brièvement à cette question, dans les faits, nous sommes en plutôt bonne position en ce moment, du point de vue de l’économie mondiale et aussi, en particulier, dans l’économie canadienne. En réalité, si l’on regroupe la deuxième moitié de 2016 et la solide première moitié de cette année, la croissance observée sur ces 12 mois est sans doute la meilleure croissance sur 12 mois observée depuis la crise financière en ce qui concerne l’économie mondiale et, en particulier, l’économie canadienne. Donc, c’est en quelque sorte la fête pour l’économie canadienne et aussi pour l’économie mondiale ces derniers temps. Il est à craindre, toutefois, que certaines personnes dans le monde cherchent à gâcher un peu la fête. 

[Des trouble-fêtes?] 

Il y a Janet Yellen, de la Réserve fédérale, qui a déjà commencé à hausser les taux d’intérêt très tôt, ils progressent très lentement. Aux États-Unis, les taux d’intérêt augmentent. Il y a, bien sûr, le gouverneur Poloz, ici, au Canada, qui a relevé les taux d’intérêt deux fois cette année. Rappelez-vous, en début d’année, il envisageait plutôt de diminuer encore les taux d’intérêt, alors c’est tout un revirement de la part de la Banque Canada dans l’espace d’une période de seulement sept ou huit mois. Et ensuite, même en Europe, on a vu Mario Draghi parler de réduire progressivement les mesures de relance considérables mises en place par la Banque centrale européenne dans l’économie européenne. Ces personnes joueront-elles les trouble-fêtes? Est-ce la fin de la fête? La croissance globale sera-t-elle stoppée à cause de cela? Eh bien ce qu’il faut faire alors, c’est de mettre les choses en perspective, et il s’avère que les taux d’intérêt mondiaux, en particulier, sont encore extrêmement faibles. 

[Pas vraiment … Les taux d’intérêt mondiaux demeurent très bas] 

Malgré les hausses déjà observées de la part de la Réserve fédérale auxquelles s’ajoutent celles de la Banque du Canada, selon une moyenne pondérée des taux d’intérêt de quelques-unes des principales banques du monde, incluant la Banque centrale européenne, la Banque d’Angleterre, la Banque du Canada, ainsi que les banques australiennes, le taux d’intérêt combiné réel, le taux d’intérêt moyen pondéré est en fait inférieur à ce qu’il était au milieu de 2011. Et la mi-2011, c’est le moment où la Banque centrale européenne a fait l’erreur de relever les taux d’intérêt à deux reprises, personne ne sait encore exactement pourquoi. Quelque chose qu’on appelait la crise de la dette souveraine se déroulait à cette époque, alors, à mon avis, elle n’aurait jamais dû agir ainsi. Mais comme vous pouvez le constater, les taux d’intérêt demeurent très très bas en moyenne, à l’échelle mondiale. Il faudra quelques hausses de plus de la part de la Réserve fédérale, et aussi de la part de la Banque du Canada, qui sont indiquées par cette partie jaune de la ligne, ici, pour voir les taux d’intérêt seulement dépasser leur moyenne du milieu de 2011. Donc nous devrions ne parler, en fait, que de modérer la fête, peut-être de baisser un peu le volume de la musique, s’agissant de la croissance, sans l’éteindre complètement. Les taux d’intérêt sont encore très bas. Les perspectives demeurent très bonnes, sur le plan de la croissance. 

 

[Les sensibilités aux taux d’intérêt diffèrent de celles du cycle précédent] 

Cependant, à l’échelle mondiale, nous devons songer non seulement au niveau où se situent en moyenne les taux d’intérêt, mais aussi aux régions du monde qui sont aujourd’hui plus sensibles à des taux d’intérêt élevés qu’elles ne l’étaient pendant le cycle précédent. Le graphique que voici illustre les différences entre les ratios du service de la dette, essentiellement, le pourcentage du revenu consacré au service de la dette contractée, il indique leur position actuelle par rapport à celle du cycle précédent. Donc, vous pouvez voir qu’au Japon, aux États-Unis, les ménages sont un peu moins endettés par rapport à leurs revenus, de sorte que les ratios du service de la dette ont diminué légèrement par rapport au moment où les taux d’intérêt étaient en hausse durant le cycle précédent. Tout en haut de l’échelle ici, on voit l’économie chinoise, en particulier, qui est bien plus sensible, maintenant, aux taux d’intérêt élevés. Le Canada et l’Australie sont là aussi, nous examinerons plus en détail la sensibilité du Canada aux taux d’intérêt élevés tout à l’heure. Voilà pourquoi les taux d’intérêt commencent à remonter, mais nous aurons besoin d’une progression des taux d’intérêt très prudente, ou gérée avec une grande prudence, dans ces régions aujourd’hui plus sensibles qu’avant aux taux d’intérêt élevés. Nous l’avons déjà constaté du côté de l’économie chinoise, au cours des dernières années. 

[L’accélération de la croissance en Chine pourrait être supérieure aux données officielles sur le PIB] 

On a donc observé, en 2014, 2015, que la Chine a resserré sa politique, provoquant un net ralentissement de la croissance, et vous vous rappellerez peut-être qu’à cette époque, je crois que c’était vers la fin de 2015 et le début de 2016, les marchés financiers s’inquiétaient beaucoup de ce qu’on a qualifié d’atterrissage brutal de l’économie chinoise. Le ralentissement de l’économie chinoise ne s’est pas vraiment manifesté dans les données officielles, représentées par la ligne jaune dans le graphique Sans affirmer que la Chine a compensé ses données, je suis sûr qu’elle a adouci certains sommets et certains creux, mais à la Banque CIBC, nous réunissons une série d’indicateurs sur place, par exemple la consommation d’électricité, le volume de fret, représentés ici par la ligne rouge, qui suit généralement de très près le PIB officiel, par contre, durant cette période, ils se situaient très en dessous de ce que semblaient indiquer les données officielles. Ce qui s’est alors produit, vers le début de 2016, à la suite de cette inquiétude ou pour atténuer cette inquiétude, les autorités chinoises sont intervenues et ont véritablement stimulé l’économie de leur pays, elles ont réduit les taux d’intérêt, majoré le montant des prêts qu’elles consentaient, mis en place des politiques budgétaires, les dépenses gouvernementales ont nettement augmenté. Et à l’heure actuelle, au contraire, l’économie chinoise croît probablement encore plus vite que le laissent croire les données officielles. Notre indicateur montre ici un taux avoisinant les 9 % plutôt que la cible officielle de 6,5 %. Donc, la Chine va resserrer ses politiques, elle a déjà commencé à le faire, et il en résultera un ralentissement de l’économie chinoise à l’avenir. On ne peut pas s’attendre à ce que de tels taux de croissance se maintiennent, mais compte tenu de la plus grande sensibilité aux taux d’intérêt élevés, dont nous avons parlé à la diapositive précédente, le processus n’est pas facile, et on se retrouve parfois avec des situations comme celle survenue vers la fin de 2015 et le début de 2016, où l’on observe des taux inférieurs aux données officielles. 

[L’influence de la Chine sur l’économie mondiale est-elle en train de changer?]

Il ne faut pas oublier de se demander non plus, s’agissant de la Chine, comment évolue son influence sur l’économie mondiale. Nos investissements, nos décisions de placements, ne doivent pas se limiter à la question de savoir si la croissance du PIB chinois s’établit à 8 %, 7 %, 6 % ou 5 %, nous devons savoir d’où viendra cette croissance. À mon avis, l’un des faits intéressants que nous avons remarqués, je dirais au cours des cinq dernières années, est que l’économie chinoise et son influence sur les marchés financiers mondiaux ont véritablement changé. Dans les années qui ont précédé la crise financière et celles qui l’ont suivie, la Chine jouait un rôle vraiment central en stimulant la demande de produits de base, durant le super cycle des produits de base que nous avons observé avant la crise financière et le mini cycle observé par la suite. Mais ce graphique montre que, particulièrement du côté de certains métaux, si la Chine représente déjà une très large part de la demande mondiale, cette part de la demande ne continuera pas de croître par rapport à l’économie mondiale. Elle tend même à diminuer quelque peu, pour ce qui est du cuivre, par exemple. Nous avons donc constaté, durant les dernières années, que la Chine a évolué, son économie repose davantage maintenant sur les services, le consommateur chinois est devenu un acteur bien plus important pour la croissance mondiale, et ce sont là les facteurs à l’origine du redressement actuel, c’est là ce qui favorise une certaine croissance. Et ce ne sont pas des produits bon marché que recherche le consommateur chinois, il se démarque plutôt, récemment, du côté des produits haut de gamme, des biens de luxe qu’il souhaite obtenir du monde occidental. Par exemple, il y a environ cinq ans, la Chine importait moins de 5 % des vins exportés par la France. Aujourd’hui, elle représente plus de 15 % de la part du marché des vins exportés par la France. Les Chinois veulent ce qu’il y a de mieux, ils veulent de la qualité. Et d’un autre point de vue, soit celui des importations chinoises, on peut voir que des seconds choix, ils n’en veulent pas. Du côté des importations vers la Chine, de tous les vins que la Chine importe, plus de 40 %, en fait, presque 50 % proviennent de France. On constate qu’ils veulent ce qu’il y a de mieux, il en est de même en ce qui concerne les articles en cuir d’Italie, ou les montres suisses. 

[Flambée des dépenses touristiques en Chine (G), et des dépenses par voyage rivalisant avec les plus dépensiers (D)] 

Les consommateurs chinois veulent ce qu’il y a de mieux. Sans compter que certains de ces chiffres d’exportation, de ces données commerciales, sous-estiment en fait l’importance qu’a eue le consommateur chinois pour les marchés financiers mondiaux récemment. Puisque, on ne peut pas tout acheter en Chine, ce n’est pas… il est de plus en plus facile d’importer en Chine, de vendre des biens en Chine, mais ce n’est pas encore aussi facile que de vendre des biens dans certains autres pays. D’une certaine façon, les consommateurs chinois qui veulent de tels biens de luxe doivent voyager hors de la Chine pour les acheter. Cela a contribué à l’importante flambée observée du côté des dépenses touristiques chinoises. Vous pouvez voir, à côté, qu’en l’espace de six ou sept ans, la Chine est passée de dépenses totales en tourisme bien inférieures à celles des États-Unis, à des dépenses bien supérieures. Il en est ainsi parce que les dépenses par voyage des Chinois ont augmenté de presque 250 %. Le consommateur chinois ne se contente pas d’importer beaucoup de produits de luxe, il visite les pays exportateurs et achète des biens là-bas aussi. Voilà donc, pour ainsi dire, ce qui rend la Chine intéressante en ce moment. Ce n’est plus nécessairement, dorénavant, la demande de produits de base, mais plutôt les consommateurs chinois et leurs exigences. Et leurs exigences sont très élevées, si l’on en croit leurs dépenses, mais ils veulent ce qu’il y a de mieux, ce sont des biens de luxe qu’ils désirent vraiment.

 [Prévisions médianes des analystes pétroliers : des hypothèses plus réalistes] 

Cela ne signifie pas pour autant qu’il faut se mettre à négliger tous les produits de base. Nous ne sommes pas particulièrement optimistes quant aux prix du pétrole. Nous ne croyons pas que les prix vont dépasser de beaucoup la marque des 50 $ dans un avenir rapproché. Toutefois, s’agissant des actions liées aux prix du pétrole, des sociétés d’énergie, l’un des points positifs, en quelque sorte un facteur encourageant en ce moment, c’est que le cours des actions en tant que telles, leur prix sur le marché actuellement, est établie selon des prix du pétrole potentiels bien plus pertinents, et non selon des prix pétroliers élevés comme avant. Donc, même pendant l’année 2016, c’est-à-dire environ un an, un an et demi après que les prix du pétrole ont commencé à chuter, de nombreuses valorisations boursières s’attendaient encore à des prix du pétrole de l’ordre de 65 $, ou atteignant même les 70 $, c’est sur de tels prix que les valorisations étaient basées. Mais les attentes ont beaucoup diminué. Et à 55 $ pour 2018, 60 $ pour 2019, les prix établis pour ces sociétés d’énergie sont, à tout le moins, basés sur des hypothèses de prix du pétrole bien plus réalistes par rapport à nos attentes. 

[L’euro s’est déjà beaucoup apprécié (G), mais l’économie devrait être en mesure de le supporter (D)] 

Maintenant, à l’échelle mondiale, il n’y a pas que la Chine qui favorise la reprise de la croissance mondiale, même si elle joue un rôle très important. Parmi les tendances observées au cours des dernières années figure un véritable redressement en Europe aussi. Enfin, après cette si longue période de croissance anémique en Europe, nous assistons à un réel raffermissement. Au début de l’année, nous étions très optimistes à l’égard de l’euro parce que nous voyions la croissance s’accélérer en Europe. Nous pensions qu’avant la fin de l’année, la Banque centrale européenne mettrait fin à ses mesures de relance, ce qui est en général positif pour la devise. Comme vous pouvez le voir dans le graphique de gauche, l’euro s’est déjà beaucoup apprécié. Mais cela ne devrait pas trop nuire à la croissance observée dans cette région, qui devrait se poursuivre, et la monnaie s’appréciera sans doute encore un peu. Le graphique de droite montre, en fonction des sensibilités propres à la Banque centrale européenne, l’effet de cette forte hausse de l’euro sur la croissance, soit une baisse d’environ un quart de point, peut-être un peu plus, mais même alors, le taux reste tout juste au-dessus de 1,5 %, ce qui est en fait supérieur au taux de croissance potentiel à long terme en Europe. Donc, l’Europe devrait continuer d’enregistrer une croissance relativement soutenue, et permettre à la Banque centrale européenne de mettre fin à certaines de ses mesures de relance. Tout cela a réellement une incidence sur nous, ici, au Canada, même si nous n’exportons pas beaucoup directement vers l’Europe, ces taux d’intérêt, ces taux d’intérêt à long terme qui ont été affectés par le rachat par la Banque centrale européenne de la dette de l’Allemagne et d’autres États européens, et en parallèle, les achats de la Banque du Japon aussi, dans leurs constats et leur programme, ont eu des répercussions sur les rendements obligataires au Canada. Et, fait à noter, au cours des derniers mois, nous avons vu le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, reprendre un discours de juin donnant à penser qu’il allait mettre un frein aux mesures de relance en Europe plus tard dans l’année, qui a en fait eu beaucoup d’incidence, soit environ 20 points de base ou 0,2 %, sur le rendement des obligations du gouvernement du Canada à 5 ans. L’incidence a été plus forte, à vrai dire, que lors de l’une ou l’autre des hausses de taux de la Banque du Canada. Donc, la Banque du Canada influe sur le court terme, sur les rendements obligataires à deux ans, mais dans le cas des rendements obligataires à cinq ans, c’est-à-dire les rendements selon lesquels les taux hypothécaires sont établis, ils subissent une influence encore plus grande attribuable à ce qui ce passe en Europe et à ce que la Banque centrale européenne pourrait faire, alors nous attendons que cette dernière prenne une décision qui pourrait faire en sorte que ces taux d’intérêt à cinq ans augmentent. 

[« De GRRRRANDES promesses …] 

Du côté des États-Unis, on peut dire sans se tromper qu’en ce moment, la politique là-bas est bien plus intéressante que l’économie. L’élection présidentielle de l’an passé a été suivie de grandes promesses sur des réductions d’impôt, sur des dépenses d’infrastructures substantielles, s’élevant à plusieurs milliards de dollars, non, non, pardon, à un billion de dollars, mais ces promesses ne se sont visiblement pas concrétisées. Donc, les marchés financiers se sont emballés, les rendements obligataires ont augmenté, le dollar américain s’est apprécié tout de suite après l’élection présidentielle. Certains titres, par exemple ceux du secteur de la finance, se sont très bien comportés à cet égard aussi. Mais depuis peu, les gens redoutent qu’en réalité, ce soit beaucoup moins. 

[… En réalité, c’est beaucoup moins] 

Ainsi, nous n’avons pas vu ou pas encore vu de mesures de relance budgétaire ni aucun programme rigoureux relativement aux réductions d’impôt, nous n’avons observé aucune de ces mesures auxquelles nous nous attendions. Les marchés financiers ont donc exclu la probabilité de ces mesures, et nous pouvons le constater dans les rendements des titres du Trésor américain, et aussi, par exemple, dans le secteur financier américain. On peut donc dire, en ce moment, que les marchés financiers traversent en quelque sorte des hauts très hauts et des bas très bas, et ont tendance à réagir, puis à surréagir aux événements. Alors je pense qu’on peut dire sans se tromper que tout de suite après l’élection présidentielle, les marchés ont surréagi, ils ont accordé une valeur trop élevée aux mesures de relance promises, mais à l’heure actuelle, ils leur en accordent peut-être trop peu, et il se peut que d’ici la fin de l’année, ou assurément dans les six prochains mois, nous voyions la mise en œuvre d’un quelconque programme en ce qui a trait aux réductions d’impôt, ou à tout le moins, des dépenses un peu plus élevées du côté des infrastructures. 

 

[La hausse de confiance des consommateurs n’est pas généralisée dans tous les groupes d’âge (G), l’écart-type des dépenses est plus élevé chez les jeunes ménages (D)] 

Les autres effets ou les autres aspects liés à la situation aux États-Unis, ce qui déçoit un peu les gens également, car ils n’ont pas reçu beaucoup du gouvernement au chapitre des dépenses, contrairement à leurs attentes, bref, ce qu’on observe ici, c’est que la confiance des consommateurs, la confiance des sociétés, tous ces indices de confiance aux États-Unis, ils étaient à la hausse, en particulier juste après l’élection, ils ont augmenté jusqu’à atteindre des niveaux associés historiquement à une très forte croissance, de l’ordre de 3 % ou 4 %. Mais il semble que nous sommes toujours coincés à ce même taux de croissance d’environ 2 %, où les États-Unis sont confinés depuis un bon bout de temps. L’une des causes de cela, et c’est probablement une bonne chose que je ne puisse pas voir les gens à qui je parle, car ce que je vais dire risque de déplaire aux membres des groupes plus âgés, je m’en excuse à l’avance, mais l’une des raisons à l’origine de ce décalage entre la confiance des consommateurs et les dépenses, c’est que les hausses de confiance ne se sont pas produites dans les bons groupes d’âge. En effet, même si les personnes de 55 ans et plus représentent une tranche de plus en plus importante de la population, dans les faits, ce sont encore les jeunes qui stimulent la volatilité sur le plan de la croissance des dépenses de consommation, parce que, quand on y songe, rendu 55 ans ou plus, les gens ont généralement réussi à accumuler un peu de richesse. Par conséquent, si leurs heures de travail sont réduites, s’ils perdent leur emploi, s’ils décident de prendre leur retraite, leurs dépenses n’en souffriront pas vraiment beaucoup, alors que les jeunes, ils ont des dettes plutôt que de l’argent en réserve. Alors, ce sont les gens de ce groupe d’âge qui sont les plus susceptibles de vivre au jour le jour. Ces graphiques montrent, du côté gauche, que la confiance des consommateurs a en réalité chuté depuis 2015 dans le groupe d’âge des jeunes aux États-Unis, et du côté droit, on voit que c’est l’écart dans les dépenses de consommation qui a tendance, en fait, à induire ces différences. Mais ce n’est pas surprenant, selon moi, puisqu’en rétrospective, dans l’économie américaine post-crise financière, c’est 2015 qui a été la meilleure année au chapitre des dépenses de consommation. Je pense que ce n’est pas une coïncidence que cette année-là était également celle où les jeunes gens ont enfin profité d’une forte croissance de l’emploi, et aussi celle où la confiance des consommateurs de ce groupe d’âge était à la plus élevée. Voilà donc l’origine de ce décalage entre les indices de confiance et ce que les gens dépensent réellement. Je dois ajouter, toutefois, que les perspectives ne sont pas si négatives concernant les États-Unis, c’est seulement que le taux de croissance demeure coincé aux environs de 2 %, alors on ne peut pas dire que c’est très intéressant, du côté de l’économie américaine, cette année. 

[Des stocks élevés aux États-Unis, même en excluant le pétrole…]

Un autre facteur, qui lui aussi, freine en quelque sorte la croissance, réside dans les stocks élevés que maintiennent à l’heure actuelle les États-Unis. Encore une fois, je ne vois pas vos visages, mais je suis sûr que vous êtes nombreux à avoir levé les yeux au client en entendant le mot « stocks ». Je sais que ce n’est pas le sujet le plus intéressant qui soit, mais il est indéniable que cela nuit à la production future. Si vous avez déjà certains biens en stock, vous n’allez pas en produire d’autres, mais ce sujet est important aussi parce qu’il a des effets sur nous, ici, au Canada, car pensez-y : si vous avez déjà un bien ou un produit quelconque en stock, non seulement vous n’allez pas en produire vous-même, mais il est également peu probable que vous en importiez auprès de vos partenaires commerciaux. 

[… en particulier dans des secteurs d’importance pour le Canada] 

Ce que nous avons observé dans la ventilation des stocks américains, c’est que les États-Unis conservent des niveaux de stock assez élevés dans certains secteurs qui revêtent une grande importance pour le Canada. Donc, les stocks généraux des États-Unis sont un peu élevés par rapport aux niveaux historiques, mais en ce qui concerne les secteurs de l’automobile et de la machinerie, en particulier, les niveaux de stock sont passablement élevés. Maintenant, s’il existe un bon côté des choses, ce n’est pas de gaieté de cœur que j’en parle, quand un phénomène comme un ouragan menace des vies et cause d’énormes dégâts, je n’aime pas parler de son côté positif ou des avantages qui en découlent, mais nous allons probablement observer dans un mois ou deux, lorsque les données arriveront, surtout dans le secteur de l’automobile, que le remplacement de tous les véhicules détruits par l’ouragan Harvey aura sans doute réduit de beaucoup l’écart entre les stocks et les livraisons aux États-Unis, et pourrait en fait éliminer en grande partie les stocks excédentaires du pays, donc c’est positif, par exemple, pour les constructeurs automobiles canadiens, qui vont en quelque sorte bénéficier quelque peu du remplacement de ces voitures aux États-Unis à la suite des ouragans dévastateurs qui ont frappé là-bas au cours des derniers mois. 

[ALÉNA : bons flics]

Mais quand on parle de commerce avec les États-Unis, ce ne sont pas les stocks qui font la une des journaux, c’est l’ALÉNA et sa renégociation. Il semble raisonnable d’affirmer que nous demeurons un peu indécis, que nous ne savons toujours pas trop à quoi nous attendre à l’issue de ces négociations. Certes, nous avons entendu de bonnes choses de la part de certaines personnes, de certains acteurs clés du régime américain. Nous avons entendu, par exemple, Mike Pence dire : « Nous allons moderniser l’ALÉNA, afin qu’il soit un accord bénéfique pour tous nos partenaires commerciaux. » Wilbur Ross affirme, ici : « Plus de la totalité de notre déficit commercial envers le Canada est attribuable aux hydrocarbures et à l’énergie électrique. Ce ne sont pas des exportations nuisibles. » C’est le genre de déficit commercial qu’ils devraient se réjouir d’enregistrer, et ils s’en réjouissent, en mentionnant que sauf en ce qui a trait à l’énergie, notre balance commerciale ou notre situation commerciale avec les États-Unis est en réalité très bien équilibrée. Puis, à travers toutes ces bonnes nouvelles qui nous proviennent de certaines personnes, il y a le mauvais flic, le président lui-même, qui publie régulièrement des gazouillis : « Nous ne pouvons pas laisser le Canada profiter de nos travailleurs et de nos fermiers. 

[ALÉNA : mauvais flic?] 

Vous savez, le bois d’œuvre et l’énergie. Nous avons perdu aux mains du Canada. De terribles, terribles déficits commerciaux. » Donc, nous ne savons pas vraiment qui l’emportera, des bons flics ou du mauvais flic, dans le cadre des négociations de l’ALÉNA. Selon notre hypothèse de base, l’ALÉNA sera reformulé d’une manière probablement négative pour le Mexique, positive pour les États-Unis, et dans l’entre-deux pour le Canada, c’est-à-dire que certains secteurs perdront au change, par exemple l’industrie laitière, alors que d’autres pourraient y gagner. Je pense, encore une fois, pour revenir au secteur de l’automobile, ce secteur a perdu depuis plus de dix ans beaucoup capacité, une importante capacité de production, au profit du Mexique. Le Mexique a réalisé d’énormes gains dans le secteur de l’automobile, pour paraphraser la personne à l’écran. Mais c’est la vérité. Nous avons perdu beaucoup de capacité en faveur du Mexique. Le secteur de l’automobile représente donc un aspect potentiellement positif de la reformulation de l’ALÉNA. 

[Les marchés financiers sous-estiment-ils le risque lié à l’ALÉNA?] 

Il y a une chose à laquelle nous pouvons assurément nous attendre des négociations de l’ALÉNA, en quelque sorte un moyen plus sûr d’en tirer parti, c’est que nous observerons probablement une hausse de la volatilité, en particulier dans les marchés financiers… En particulier dans les marchés des changes, pardon. Alors, ce graphique montre les pointes de volatilité sur les marchés des changes en 2016, aux environs de la période de l’élection présidentielle, où sont survenues la plupart de ces pointes, puis au début de cette année, et ensuite au début des négociations de l’ALÉNA. Comme vous pouvez le voir ici, peut-être que les marchés financiers, peut-être que les marchés des changes sont un peu trop confiants dans leurs attentes relatives aux négociations de l’ALÉNA. Mais en règle générale, une hausse de la volatilité sur les marchés financiers, une hausse de la volatilité des taux de change va souvent de pair avec un peu de dépréciation. 

[La Banque du Canada empêchera-t-elle le dollar canadien d’atteindre des niveaux inquiétants?] 

Ce qui a vraiment favorisé la vigueur du dollar canadien récemment, de toute évidence, c’est la Banque du Canada, le grand changement dans sa politique, qui laissait croire en début d’année qu’elle pourrait possiblement baisser les taux d’intérêt, pour ensuite les hausser à deux reprises en l’espace de quelques mois, tout récemment, c’est ce qui a contribué à la montée du dollar canadien, et l’a poussé encore plus haut que ce qu’indique le graphique. Ce qui semble un peu étrange pour nous, c’est qu’au moment où le dollar canadien a atteint, ou lorsque la paire USD/CAD a atteint 1,25, ce qui correspond à 80 cents pour ceux qui préfère considérer la chose de l’autre sens, mais au cours des dernières années, lorsqu’il a atteint ce niveau, la Banque du Canada a en fait tenté de le faire descendre en 2015, déclarant que le dollar canadien s’était renforcé dans le contexte de cours du pétrole plus élevés, et que l’incidence nette devrait être évaluée. C’était essentiellement un code indiquant que nous devrions peut-être revoir nos prévisions, car le dollar canadien était trop vigoureux. Et la Banque a fait une déclaration semblable en 2016, lorsque le dollar canadien s’est rapproché de la barre des 80 cents. Nous n’avons rien entendu de semblable, cette fois-ci. Mais à mon avis, cela ne saurait tarder, je pense que le communiqué publié avec les hausses de taux, avec la hausse de taux de la semaine dernière a peut-être été un peu mal interprété par les marchés financiers. Le gouverneur Poloz prononcera un important discours dans environ une semaine. Je pense qu’il profitera ce discours pour parler du dollar canadien et de sa vigueur. Bref, une volatilité potentielle liée aux négociations de l’ALÉNA, des tentatives de la Banque du Canada pour faire baisser un peu le dollar canadien, le moment est sans doute bien choisi pour faire des réserves en dollars américains. 

[Canada : des surprises « hors pétrole et gaz » en 2017] 

Et l’une des raisons pour lesquelles nous pensons que la Banque du Canada tentera de faire baisser le dollar, c’est qu’une grande part de l’énergie, ou une grande part des exportations observées récemment du point de vue de la croissance de l’exportation sont attribuables non pas au secteur manufacturier, mais en fait, à un plus grand volume de produits énergétiques et à de plus nombreux barils de pétrole. En ce qui concerne les perspectives pour le Canada, toutefois, la vraie surprise cette année a été la performance de l’économie hors énergie. Le graphique de gauche montre essentiellement la progression de la contribution du secteur pétrolier et gazier, à l’évidence, très négative pour la croissance du Canada en 2015 et 2016, ce qui coïncide avec les récessions observées dans les provinces productrices de pétrole de l’Alberta et de la Saskatchewan, qui s’est transformée en contribution légèrement positive parce qu’on produit plus de barils de pétrole et parce qu’on n’a assisté à aucune réduction importante des dépenses en immobilisation et des investissements dans le secteur. Mais nous savions tout cela au début de l’année. Nous constations déjà une petite remontée des prix du pétrole, les sociétés du secteur pétrolier annonçaient déjà qu’elles comptaient investir un peu. Alors ce n’est pas une surprise. La surprise, c’est que la croissance hors pétrole et gaz a non seulement conservé les gains observés en 2016, mais s’est en fait accélérée encore davantage. Et ce dont il est question ici, ce sont les dépenses de consommation. Nous avons fait l’exercice, juste après la Banque du Canada, la semaine passée, de réexaminer ce que nous et la Banque du Canada espérions, sur le plan de la croissance, au début de l’année, par rapport à nos attentes actuelles, et les dépenses de consommation croissent d’environ un point de pourcentage de plus que ce qu’on anticipait en début d’année. C’est donc une grosse surprise que de constater la vigueur de la consommation au Canada, par rapport à ce dont nous avons parlé plus tôt, concernant les États-Unis. La consommation aux États-Unis a été décevante par rapport aux attentes, notamment en ce qui concerne les indices de confiance, alors qu’au contraire, la consommation au Canada s’est révélée bien supérieure aux attentes. Un autre point très positif par rapport aux attentes  du début de l’année [sans construire trop de logements par rapport au nombre de ménages formés (D)] nous vient du marché de l’habitation. 

[Le secteur de l’habitation contribue fortement à la croissance en Ontario et en C.-B. (G)]

Bien évidemment, c’est ici que les risques sont les plus grands lorsqu’il s’agit d’augmenter les taux d’intérêt, c’est dans le marché de l’habitation, dans les dépenses consacrées aux biens durables comme les automobiles, par exemple, c’est à ces secteurs que les taux d’intérêt élevés tendent à nuire le plus. Le graphique de gauche illustre la contribution aux taux de croissance dans deux provinces clés où le marché de l’habitation a incontestablement fait la une des journaux, l’Ontario et la Colombie-Britannique, on voit la contribution de l’habitation à la croissance provinciale durant les dernières années. Alors ici, en Ontario, l’apport correspond à environ 0,5 %, même un peu plus, en Colombie-Britannique, c’est encore plus, peut-être près d’un point de pourcentage. Alors augmenter les taux d’intérêt dans le marché de l’habitation met en danger la croissance observée en particulier dans ces provinces. Mais s’agissant de la construction d’habitations, qui représente sans doute l’élément ayant le plus d’incidence sur le PIB, les effets ne découlent pas des activités de revente, mais de la construction de nouvelles habitations, car c’est cette activité qui contribue à la demande de bois d’œuvre, de transport et de bien d’autres choses. Dans les faits, nous ne construisons pas trop, je sais que cela peut sembler surprenant pour les gens qui ont visité Toronto ou qui y vivent, et qui ont vu les nombreuses grues à l’œuvre pour bâtir des gratte-ciel, mais nous ne construisons vraiment pas tant que cela par rapport aux besoins et à la demande de la population. Il en est ainsi en raison de l’importante vague d’immigration au Canada, particulièrement en Ontario, et également en raison des gens qui déménagent d’autres régions du pays, qui reviennent vivre en Ontario, qui déménagent en Colombie-Britannique aussi. Alors il semble y avoir un peu d’augmentation dans le nombre d’habitations achevées par rapport au nombre de ménages formés. Je dois souligner ici que les titres ont été interchangés, je pense. Le graphique de la variation en pourcentage du PIB réel est à gauche, le ratio du nombre d’habitations achevées par rapport au nombre de ménages formés est à droite. La partie qui dépasse 1,0 représente un peu de surconstruction, mais pour mettre les choses en perspective, avant l’effondrement de l’habitation aux États-Unis – on nous demande toujours, de nombreuses personnes, dont beaucoup de clients, nous demandent de comparer les marchés de l’habitation américain et canadien – avant l’effondrement du marché de l’habitation américain, il se construisait là-bas près de deux logements pour chaque ménage formé. Le peu de surconstruction qu’on voit ici, peut-être 10 %, 15 % en Ontario et en Colombie-Britannique, c’est en réalité très peu et cela pourrait correspondre simplement au remplacement de vieilles habitations, qui avaient besoin de rénovations ou devaient être détruites. Donc, nous ne sommes pas en présence d’une surconstruction extrême dans le marché de l’habitation. Le véritable risque réside dans les taux d’intérêt élevés et dans leurs répercussions sur le marché de la revente. 

[À cause de la montagne de dettes à taux très bas (G) chaque hausse de 100 pb augmente la pression sur les consommateurs (D)] 

Ces deux graphiques montrent que des taux d’intérêt plus élevés auront assurément d’importantes répercussions. Nous nous sommes habitués à ces taux d’intérêt très bas. On voit dans le graphique de gauche le taux d’intérêt effectif sur l’endettement des ménages. Les taux suivent pratiquement une droite descendante depuis 2000. Il n’y a que peu d’écart dans cette descente. Les bas taux d’intérêt ailleurs dans le monde y ont contribué. Cette situation a aussi été favorisée, comme je l’ai mentionné plus tôt, par la Banque centrale européenne, par la Banque du Japon, qui modèrent les rendements des obligations à plus long terme, à 5 ans, à 10 ans, qui les maintiennent à bas niveau. C’est, pour ainsi dire, ce qui a encouragé, je pense, les gens à s’endetter un peu plus. Et à cause de ces niveaux d’endettement plus élevés, si le taux d’intérêt effectif sur l’endettement des ménages devait augmenter, ce qui peut se produire non seulement par suite des hausses de taux de la Banque du Canada, mais aussi, comme je l’ai dit, si la Banque centrale européenne et d’autres banques centrales décident de mettre fin aux mesures de relance et provoquent une hausse des taux d’intérêt, les taux plus élevés influeront bien davantage sur les dépenses de consommation, sur le pouvoir d’achat des consommateurs, que dans le passé. Donc le graphique de droite illustre l’incidence d’une augmentation de 100 points de base du taux d’intérêt effectif sur les dépenses de consommation. Une telle augmentation aura une très forte incidence, bien plus forte que celle observée historiquement. Une autre façon de voir les choses consiste à observer l’incidence de 1,2 % aujourd’hui par rapport à l’incidence d’environ 0,8 % lors de la dernière augmentation généralisée des taux d’intérêt dans le monde, survenue juste après la récession aux États-Unis, au début des années 2000, l’incidence est d’environ 50 % plus importante, alors une augmentation de 75 points de base… plutôt de 50 points de base, désolé, de nos jours aurait en réalité la même incidence, nuirait autant aux dépenses de consommation et au pouvoir d’achat des consommateurs qu’une augmentation de 75 points de base il y a 15 ans. Nous sommes donc bien plus sensibles aux taux d’intérêt élevés. Et c’est l’une des raisons pour lesquelles nous pensons, tout d’abord, que l’économie canadienne va ralentir par rapport au rythme soutenu que nous avons observé ces derniers temps, mais aussi que la Banque du Canada fera preuve d’une certaine modération au moment d’augmenter les taux d’intérêt. 

[Les hausses de la Banque du Canada sont déjà intégrées aux rendements à 2 ans (G) mais les hypothèses relatives à l’inflation sont trop modestes (D)]

Ce n’est pas ce que l’on ressent à l’heure actuelle, puisqu’on a observé deux hausses successives assez rapprochées. Mais nous pensons maintenant que les marchés financiers surestiment peut-être la mesure dans laquelle la Banque du Canada augmentera les taux d’intérêt dans les prochains mois. En fait, les marchés financiers anticipaient une autre hausse cette année. Nous n’en prévoyons pas, nous pensons que la Banque du Canada va attendre jusqu’à l’an prochain, peut-être même jusqu’au deuxième trimestre de l’an prochain, dans le seul but d’évaluer l’incidence des deux dernières hausses et de l’appréciation du dollar canadien sur les marchés financiers… pardon, sur l’économie. Donc, le graphique de gauche montre que nous prévoyons moins de hausses de taux de la Banque du Canada, ce qui signifie qu’à leurs niveaux actuels, même si ces taux ne semblent pas particulièrement élevés, le rendement de l’obligation du gouvernement du Canada à deux ans pourrait être assez intéressant pour les investisseurs qui recherchent un placement relativement sûr à court terme. En ce qui concerne les taux à long terme, comme je l’ai dit, les rendements obligataires à cinq ans demeurent plombés à cause de ce qui se passe à l’échelle mondiale du côté de la Banque centrale européenne et de la Banque du Japon. Ainsi, lorsqu’elles mettront fin aux mesures de relance, nous observerons probablement une augmentation des rendements obligataires à plus long terme. Comme vous pouvez le voir à droite, nous prévoyons que ces rendements remonteront. Alors voilà, la courbe de rendement va s’accentuer, mais il se peut, en ce qui concerne les titres à court terme, que les gens accordent maintenant un peu trop de valeur aux interventions de la Banque du Canada. Cela fait en sorte que le rendement obligataire à deux ans est plutôt intéressant. Cela signifie aussi, encore une fois, comme je l’ai mentionné plus tôt, que le dollar canadien pourrait sans doute se déprécier un peu par rapport à ce qu’on voit ici et retourner vers la barre des 1,30, soit moins de 80 cents ou moins de 85 cents… 

[Les augmentations du salaire minimum canadien rivalisent avec les plus fortes augmentations aux États-Unis] 

Oui, il pourrait descendre sous les 80 cents à nouveau. Maintenant, pour récapituler, parmi les questions dont on nous parle assez souvent, en particulier chez les gens d’ici, figurent les augmentations du salaire minimum, leur influence sur l’économie. Alors sur cette question, s’agissant des salaires minimums, on a l’habitude de dire : posez la même question à deux économistes, vous obtiendrez trois réponses différentes. C’est un sujet sur lequel personne n’arrive à s’entendre. Une foule d’études ont été publiées sur la question du salaire minimum. Aucune n’est parvenue à une conclusion définitive quant à savoir si des salaires minimums plus élevés sont favorables ou défavorables pour l’économie en général. Évidemment, les personnes rémunérées au salaire minimum seront plus enclines à sortir et à dépenser l’argent gagné. Alors l’augmentation sera favorable pour les dépenses de consommation. Par contre, les entreprises qui sont obligées de payer le salaire minimum, peut-être qu’elles embaucheront moins d’employés, alors ce sera défavorable pour les dépenses de consommation. Nous avons donc examiné la question dans une perspective davantage sectorielle. L’une des façons d’évaluer l’incidence potentielle des augmentations du salaire minimum, et nous prévoyons d’importantes hausses durant les prochaines années, consiste à les comparer à ce qui se passe aux États-Unis, car là-bas, dans certains États américains, comme Washington, New York, la Californie aussi, les grands États qui ont augmenté les salaires minimums, qui ont déjà commencé à augmenter pas mal les salaires minimums. Et il appert que l’incidence diffère selon les secteurs. Donc, j’ai beaucoup lu là-dessus, les gens parlent de l’incidence des salaires minimums sur les épiceries, par exemple, dans ces secteurs de l’économie qui tendent à rémunérer une grande partie de leur personnel au salaire minimum. 

[Les augmentations du salaire minimum aux États-Unis ont diminué la capacité des restaurants à maintenir des bas prix (G) et des dépenses élevées (D)] 

Dans les faits, du côté des États-Unis, ce sont les ventes dans les restaurants qui ont été affectées le plus par les salaires minimums plus élevés et non les épiceries, pour la simple raison que la main-d’œuvre des restaurants représente une plus grande proportion de leurs coûts. Ils ont dû augmenter leurs prix à cause de ces coûts plus élevés, de sorte que ceux-ci sont devenus trop élevés sous le rapport du prix des sorties au restaurant. C’est ce qu’illustre le graphique de gauche, soit une augmentation de 10 % ou 15 % du coût des repas au restaurant aux États-Unis comparativement au coût des repas à la maison. C’est en grande partie à cause des salaires minimums que ces restaurants payent. Le graphique de droite montre les dépenses en aliments consommés hors foyer au Canada, qui se portent plutôt bien, mais aux États-Unis, à cause de ces coûts plus élevés, ces dépenses sont en baisse. Alors en réalité, quand il s’agit du salaire minimum et de son incidence sur l’économie, ce n’est pas nécessairement une question macroéconomique, mais il y a de toute évidence des enjeux sectoriels qui doivent être pris en compte. 

 

[Prévisions en matière de taux d’intérêt et de taux de change] 

Voici nos prévisions. S’il vous plaît, ne les mémorisez pas pour me mettre à l’épreuve dans un an. Je peux pratiquement vous garantir que chacun des chiffres de cette diapositive sera au moins un peu inexact. Mais selon nous, il est raisonnable de penser que la Banque du Canada va devoir mettre la pédale douce à partir de maintenant, s’agissant d’augmenter les taux d’intérêt. Cela nuira un peu au dollar canadien, alors c’est le bon moment, comme je l’ai dit, pour faire des réserves en dollars américains, et cela signifie sans doute aussi que le rendement obligataire, le rendement obligataire à deux ans au Canada pourrait en fait diminuer un peu d’ici la fin de l’année. C’est pourquoi l’obligation à deux ans représente un achat assez intéressant en ce moment. 

[Questions] 

C’est ainsi que je termine. Je pense que nous avons effectué un tour du monde plutôt satisfaisant. Je vais répondre à quelques questions, j’espère que vous avez quelques questions à me poser. 

[Période de questions] 

[Animatrice :]

Merci, Andrew, pour cette fort intéressante présentation. Pendant qu’Andrew examine les questions, pour les participants qui se sont joints à nous plus tardivement, vous pouvez taper vos questions dans le tableau à cet effet, du côté droit de votre écran. Nous vous demandons de ne pas poser des questions sur un titre ou une entreprise en particulier. En outre, puisque notre présentation d’aujourd’hui porte sur la place du Canada dans le cycle économique mondial, nous vous invitons à poser des questions qui concernent plus précisément ce sujet. De plus, je rappelle à toutes les personnes qui souhaitent réécouter cet atelier virtuel que tous les participants recevront le lien par courriel, et vous y aurez aussi accès sur le site Web de Pro-Investisseurs CIBC. Nous avons reçu d’excellentes questions. Je vais donc redonner la parole à Andrew, afin qu’il puisse répondre au plus grand nombre de questions possible. 

[Andrew :] 

Très bien, alors je ne sais pas si c’est à cause de mon accent, mais il semble que c’est toujours ce qu’on me demande en premier, l’incidence du Brexit sur la zone euro. Beaucoup de gens s’interrogent là-dessus, c’est une question qu’on me pose presque chaque fois que je fais une présentation. Donc, nous avons rédigé un article assez détaillé sur le Brexit, plutôt sur les répercussions possibles du Brexit avant même le vote à ce sujet. Nous y indiquions qu’il y aurait des conséquences négatives, en particulier pour l’économie du Royaume-Uni, mais il se peut, en effet, que les gens se soient laissés emporter prématurément, qu’ils soient devenus un peu trop pessimistes. Je pense que c’est en grande partie parce que la Banque d’Angleterre était trop pessimiste et a instillé la peur au sein de la population. Je ne m’y attarderai pas trop, je pourrais parler en long et en large de ce que la Banque d’Angleterre a fait de bien ou de mal, selon moi, pendant cette période. Je pense que de nos jours, en fait, et j’en ai parlé un peu plus tôt, les marchés et les chercheurs passent souvent d’une attitude trop pessimiste à une attitude trop optimiste. Je pense qu’en ce moment, les gens sont peut-être un peu trop optimistes à l’égard du Royaume-Uni, ou du moins, ils l’étaient en début d’année. Il y aura assurément des répercussions associées au Brexit en ce qui a trait aux investissements des entreprises, par exemple. Nous commençons déjà à observer certains effets sur les dépenses de consommation. C’est pourquoi je suis plutôt pessimiste quant à l’économie du Royaume-Uni actuellement, par rapport aux prévisions consensuelles. Nous étions relativement optimistes avant le vote, parce que nous estimions que les gens étaient trop pessimistes, mais aujourd’hui, je pense que les gens ont basculé de l’autre côté et sont un peu trop optimistes. D’accord, nous avons maintenant une question au sujet du dollar canadien. Oui, nous prévoyons que le dollar canadien va baisser au cours des 12 à 24 prochains mois. Nous anticipons une baisse parce que nous n’avons pas de grandes attentes du côté des prix du pétrole. Alors pour l’instant, nous prévoyons que les prix du pétrole resteront relativement stables, aux alentours de 50 $ ou juste au-dessus de 50 $, donc on ne s’attend pas à ce que des prix pétroliers élevés stimulent beaucoup le dollar canadien. D’autre part, les marchés financiers, comme je l’ai dit, accordent sans doute un peu trop de valeur aux interventions la Banque du Canada et au contraire, sans doute trop peu de valeur aux interventions de la Réserve fédérale. Donc, il faut tenir compte de ces deux aspects aussi, et du fait que le dollar canadien ou la paire USD/CAD se hisse vers la barre des 1,30. Alors oui, nous prévoyons que le dollar canadien va se déprécier dans les 12 à 24 prochains mois, et nous le pensons à cause des réactions excessives que nous observons actuellement envers la Banque du Canada. D’accord, voici une question que plusieurs personnes nous ont posée récemment. Pensez-vous que la Banque du Canada a fait en sorte que le dollar canadien soit élevé en prévision des négociations de l’ALÉNA? En bref, non. Je pense que la Banque du Canada se contente de réagir aux données qu’elle reçoit. Durant la semaine qui a précédé la dernière décision concernant les taux de la Banque du Canada, nous avons reçu des statistiques sur le PIB canadien montrant une croissance annualisée de 4,5 % au deuxième trimestre. Ce taux dépassait les attentes de la plupart des gens d’un point de pourcentage, peut-être même d’un peu plus d’un point de pourcentage. C’est donc simplement une réaction aux données. Par ailleurs, si elle se souciait de l’évolution des négociations de l’ALÉNA, cela pourrait l’avoir amenée à éviter de faire remarquer la vigueur du dollar canadien comme étant préjudiciable à la croissance. Mais en fait, je pense qu’elle le fera sans doute en octobre. Les gens l’oublient peut-être, mais lors de la décision relative aux taux de septembre, la Banque du Canada n’a pas publié des prévisions complètes actualisées, elle attend octobre pour le faire. Donc, elle voudra peut-être y ingérer une ligne indiquant que le dollar canadien affaiblit notre profil pour les exportations davantage que prévu, ou peut-être qu’elle veut seulement avoir le temps de faire l’analyse et d’avoir en main les prévisions requises. C’était la réponse longue. En un mot, non, je ne pense pas que la Banque du Canada a fait en sorte que le dollar canadien soit élevé en prévision des négociations de l’ALÉNA. Nous avons une autre question. Prévoyez-vous un rééquilibrage du marché du pétrole et quelle en sera l’incidence sur le marché canadien? Ce qui maintient le pétrole dans une fourchette si étroite en ce moment c’est que, oui, la demande a été plutôt bonne, mais l’offre est élevée et semble pouvoir être exploitée à des prix avoisinant les 50 $, ce qui est, de toute évidence, lié aux États-Unis. Et ces prix semblent avoir diminué. Nous nous attendions, il y a environ un an, à ce que les prix atteignent 60 $ parce que c’est aux alentours de ce prix qu’une grande partie de l’offre des États-Unis interviendrait. Il semble que le prix à atteindre a diminué quelque peu. Nous avons déjà auparavant – cette diapositive n’était pas dans la présentation –, mais nous avions montré à quoi correspondait l’offre à différents niveaux de prix du pétrole. Et on observe un genre de gonflement très marqué entre 50 $ et 60 $, où une grande part de l’offre devient disponible. Donc, ce que nous anticipons, selon nos prévisions de croissance mondiale et selon ce que cela signifie pour la demande de produits de base, c’est le dépassement probable de ce gonflement de la courbe d’offre peut-être en 2019, peut-être en 2020. Et une fois rendus là, nous verrons possiblement une augmentation plus forte des prix du pétrole, mais pour le moment, nous sommes coincés dans cette fourchette modérée pour ce qui est du pétrole. Je vais répondre à une autre question, cette fois au sujet du gouvernement. Compte tenu de la bonne performance de l’économie cette année, les gouvernement fédéral et provinciaux devraient-ils faire plus d’efforts pour rembourser la dette au lieu d’accumuler les déficits? Sans entrer dans un débat politique, je pense qu’il sera sans doute judicieux pour le gouvernement fédéral de continuer à enregistrer quelques déficits, sans qu’ils soient aussi élevés que ce qui était envisagé, car il existe un important décalage en ce moment entre le montant de la dette des provinces et le montant de la dette fédérale. Donc, le gouvernement fédéral peut se permettre d’accroître encore un peu la dette, mais s’il le fait, il pourrait dire à certaines provinces, en particulier aux provinces où la dette est plus élevée, comme l’Ontario et le Québec : nous apporterons notre contribution, nous allons dépenser pour soutenir l’économie, mais de votre côté, vous devez faire des efforts et réduire votre endettement. Alors, en fait, il s’agit davantage d’une question de répartition de la dette plutôt que du montant global de la dette détenue par les gouvernements fédéral et provinciaux. Nous avons une courte question. Que pensez-vous de l’économie asiatique, en dehors de la Chine? Oui, je m’excuse. Nous avons tendance à parler beaucoup de la Chine en ce moment. Il s’agit d’un important moteur de croissance de l’économie mondiale à l’heure actuelle. En dehors de la Chine, les principales menaces, pour bien des économies asiatiques, résident tout d’abord dans un dollar américain très vigoureux, car nombre de ces pays ont des dettes libellées en dollars américains, et la récente dépréciation du dollar américain est en fait positive pour ces autres pays d’Asie. Et ensuite, il y a l’activité commerciale observée à l’intérieur et à l’extérieur de la Chine. La Chine a commencé à faire du commerce de plus en plus à l’intérieur de l’Asie au cours des dernières années, elle ne compte pas uniquement sur l’offre et la demande des marchés d’Europe et des marchés américains. Il s’ensuit que le commerce intra-asiatique prend lui aussi beaucoup d’ampleur. Compte tenu de ces deux facteurs, on peut dire que la situation est plutôt positive dans le reste de l’Asie. Les grandes menaces seront de savoir à quel point les taux d’intérêt augmenteront et si le dollar américain se raffermi, de combien. Je vais répondre à quelques autres questions. Je pense que nous avons encore le temps pour quelques-unes. L’avons-nous? Nous avons déjà répondu à la question sur le Brexit. Bien, il y a une question ici, alors j’ai déjà répondu à une question sur le pétrole, concernant un rééquilibrage, et on me demande ici, dans l’éventualité où les prix du pétrole connaîtraient une variation importante au cours des six prochains mois, cette variation est-elle plus susceptible d’être à la hausse ou à la baisse? Je déteste être pessimiste, mais il est probable, d’ici à ce que la demande mondiale de pétrole soit assez forte pour excéder ce que peuvent produire les États-Unis, je pense qu’il y a plus de points négatifs concernant le pétrole que de points positifs, si jamais une variation importante devait avoir lieu. Nous ne prévoyons pas de variation importante. Mais s’il devait y en avoir une, ce serait sans doute attribuable à un renouvellement des stocks, qui ferait diminuer les prix, plutôt qu’à un facteur quelconque qui les stimulerait au cours des prochains mois. Bien, c’est la dernière question. Pensez-vous que la renégociation de l’ALÉNA aura une incidence majeure sur la balance commerciale des États-Unis et du Canada? Étant donné que nous n’avons que très peu de renseignements sur ce que pourrait devenir l’accord pour l’instant, il est bien difficile de répondre à cette question. Je dirais qu’il est possible que la balance reste à peu près identique, peut-être même qu’elle s’améliore légèrement au profit du Canada, mais une partie du commerce bilatéral ou la croissance du commerce bilatéral, qui en elle-même, est positive pour l’économie canadienne, pourrait en fait s’accélérer. Comme je l’ai dit précédemment, nous avons perdu beaucoup de capacité dans le secteur de l’automobile, alors il ne s’agit pas ici seulement de l’exportation de produits finis aux États-Unis, mais de la valeur qui réside dans le commerce bilatéral, dans le fait que nous importons des pièces et en exportons aussi. Et une grande partie de cela, au cours des 10 ou 15 dernières années, une grande partie de la production américaine a migré vers le sud des États-Unis pour se rapprocher des fournisseurs mexicains, et le Mexique est devenu un acteur bien plus important. Donc, c’est possiblement à cet égard que se situe l’avantage d’un ALÉNA renégocié pour le Canada. Assistera-t-on à une amélioration de la balance commerciale, ou seulement à une accélération des taux de croissance, ou des taux de croissance moyens du commerce bilatéral, c’est-à-dire, les importations et les exportations, c’est difficile à dire pour l’instant, mais il y a de possibles points positifs pour le Canada, concernant l’ALÉNA, comme de possibles points négatifs. 

[Animatrice :] 

Merci encore, Andrew. C’est tout le temps dont nous disposions aujourd’hui. 

[Merci] 

[L’atelier virtuel est terminé.] 

Andrew, je pense que tous les participants seront d’accord avec moi pour dire que nous avons tous apprécié votre analyse. 

[Merci de votre participation. Vous recevrez sous peu par courriel un lien pour revoir l’atelier. Le lien sera aussi accessible sur le site Web de Pro-Investisseurs CIBC pour une durée limitée.] 

Merci pour cette excellente présentation. Au nom de Pro-Investisseurs CIBC, je tiens à remercier tous les membres de l’auditoire. Nous apprécions beaucoup votre participation. Si vous avez des questions ou des commentaires, visitez le site Web de Pro-Investisseurs et n’hésitez pas à communiquer avec nous par téléphone, par clavardage ou par courriel. Merci d’avoir été des nôtres aujourd’hui, et à la prochaine.