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L’importance des prévisions sur 10 ans

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Luc de la Durantaye
directeur général, Répartition de l’actif et Gestion des devises,
Gestion d’actifs CIBC inc.
« Nous venons donc de compléter un exercice de prévision à long terme sur 10 ans pour les grandes catégories d’actifs des marchés financiers.  Le but essentiellement est de prendre du recul pour pouvoir avoir une vision à plus long terme de ce que les marchés financiers peuvent procurer en termes de rendements futurs.  On peut croire que c’est peut-être plus difficile de prévoir sur 10 ans mais c’est en fait plus facile et je m’explique.  Les variables qui sont utilisées pour prédire les rendements sur 10 ans sont plus stables dans le temps que les variables qu’on utilise pour prévoir sur une période de un an.  Donc ça crée une plus grande stabilité, une plus grande précision de prévision sur un horizon de 10 ans.  Je vous donne un exemple, quand on regarde par exemple pour une obligation gouvernementale avec une maturité de 10 ans, la corrélation du rendement futur 10 ans versus le rendement à termes d’une obligation présentement est corrélée à près de 90 %.  C’est détaillé dans le document qu’on a publié, qu’on vient de publier et c’est donc un bon exercice à faire puis c’est intéressant de regarder les conclusions. »

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Les 3 principaux facteurs influençant le rendement à long terme
« Donc quelles sont les variables les plus importantes qui sous-tendent nos prévisions à long terme, y’en a essentiellement trois.  La première variable est essentiellement le taux d’intérêt ou le taux de dividendes de départ.  Donc pour une obligation à 10 ans c’est le coupon qu’une obligation peut offrir qui est le taux d’intérêt de départ et pour les actions, on parle du taux de dividendes courant.  Donc ça, toutes choses étant égales par ailleurs, plus le taux de coupons ou le taux de dividendes est élevé, plus le rendement futur va être élevé. » 

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Un PIB élevé annonce des rendements futurs attendus élevés

« La deuxième variable c’est les estimations de croissance et pour ça, on utilise la croissance potentielle de l’économie.  Essentiellement, les profits des entreprises à long terme sont assez corrélées par rapport à la croissance économique et c’est tout à fait logique et normal et donc pour estimer la croissance des profits des entreprises, on utilise on estime la croissance potentielle des économies pour nous donner une idée de la croissance des profits.

Et la troisième variable, c’est l’évaluation de départ de la catégorie d’actif, en particulier quand on pense aux actions, les ratios cours/bénéfices sont quand même assez importants donc le ratio cours/bénéfice de départ est important pour déterminer le rendement futur.  Plus le cours/bénéfice d’évaluation des actions est faible et bas donc plus les actions sont attrayantes, plus le rendement futur va être élevé. »


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Quel est l’état de la situation à l’heure actuelle?

« Donc si on regarde les trois grandes variables à l’heure actuelle et ce que ça nous donne pour des prévisions à long terme, le point de départ des taux d’intérêt et des taux de dividendes est en perspective relativement bas et c’est normal parce que les banques centrales depuis 7-8 ans ont voulu supporter l’expansion économique et donc abaisser les taux à un niveau qui sont relativement bas donc le point de départ des taux d’intérêt et des taux de dividendes est relativement bas.

En termes de la deuxième variable, en termes de croissance économique, on fait face encore un peu à un défi en termes de démographie.  La démographie fait que la population vieillit ce qui amène une croissance économique plus modeste et on commence aussi avec un niveau d’endettement gouvernemental et de certains consommateurs qui est relativement élevé ce qui crée encore une croissance économique qui va être plus faible qu’historiquement. Et la dernière variable étant l’évaluation, on a des points différents d’évaluation dépendamment de la catégorie d’actif.  Les taux d’intérêt sont très bas au point de départ donc un peu surévalués mais au niveau du crédit un petit plus attrayant, les écarts de crédit sont quand même encore attrayants puis au niveau des actions, bien y’a encore aussi une panoplie de possibilités.

Au niveau des actions américaines l’évaluation est relativement élevée.  Les actions internationales sont à peu près modérées et les actions émergentes sont très attrayantes compte tenu de leur évaluation. »

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Qu’est-ce que cela signifie pour les investisseurs?
« Et dans son ensemble pour l’environnement dans lequel on est, un investisseur doit prendre une approche qui est active en termes de sélection type, doit prendre des stratégies actives en répartition d’actifs et doit aussi regarder des catégories d’actifs nouvelles pour pouvoir aller chercher du rendement et construire un portefeuille qui est mieux diversifié et de cette façon-là, aller chercher le rendement additionnel qui va devoir aller chercher pour rencontrer ces objectifs. »