Hausse des taux et des prix du pétrole : menace ou occasion à saisir?
Durée : 3 :20

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Avery Shenfeld, Économiste en chef, Banque CIBC

« Nous surveillons les taux d’intérêt et évidemment, la question qui se pose est la suivante : augmenteront-ils si rapidement que même les Canadiens auront de la difficulté à s’adapter ou encore que les marchés financiers auront de la difficulté à s’adapter? En effet, une hausse abrupte des taux d’intérêt est habituellement néfaste pour le marché boursier. Dans cette situation, ce qui est plutôt réconfortant, c’est de pouvoir compter sur un gouverneur à la banque centrale du Canada qui comprend les risques associés à l’endettement très élevé des ménages. Le plan semble être d’augmenter lentement les taux d’intérêt, si bien qu’on peut s’attendre à une hausse d’un quart de point au cours des deux prochains mois. Je soupçonne qu’il faudra ensuite patienter encore six mois avant qu’une autre augmentation survienne. L’attitude bienveillante de la Banque du Canada est donc assez rassurante en ce moment. »

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Un repli du huard?

« Le dollar canadien pourrait fléchir légèrement, d’un cent ou deux, par rapport au dollar américain, car nous relevons les taux d'intérêt plus lentement. Un tel écart a tendance à attirer les capitaux vers la devise qui offre les taux d’intérêt les plus élevés – le dollar américain en l’occurrence –, mais ce n’est pas une mauvaise chose pour l’économie canadienne actuellement. Nos exportations ne progressent pas si vite. Un taux de change un peu plus bas pourrait nous aider à obtenir le léger avantage concurrentiel qui nous manque. »

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Répercussions de la hausse des prix du pétrole au Canada

« En règle générale, une augmentation des prix du pétrole est bénéfique pour l’économie canadienne, parce que tout le monde débourse un peu plus d’argent aux pompes à essence. Cela stimule les dépenses de consommation. Toutefois, le gain le plus substantiel provient habituellement des dépenses du secteur du pétrole et du gaz, qui entreprend alors beaucoup plus de nouveaux développements et de nouveaux projets. Malheureusement, actuellement, le secteur du pétrole et du gaz est miné par la faiblesse des prix du gaz naturel et une grande crainte subsiste : l’accès à des pipelines sera-t-il suffisant pour prendre de l’expansion au Canada? Ainsi donc, il est regrettable que les consommateurs soient actuellement un peu touchés alors même que les projets d’immobilisations ne semblent pas suivre, du moins cette année, dans le secteur de l’énergie. Nous surveillons naturellement de très près la situation en Iran, mais la question ne se limite pas à l’Iran, car une perturbation au Venezuela a également contribué à l’augmentation des prix cette année, et ce problème est de nature plus durable. »

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Reprise en vue des actions canadiennes?

« Le marché canadien a certainement été à la traîne du marché américain au cours de la dernière année ou année et demie. Les prix plus élevés de l’énergie pourraient donner un coup de pouce. Le secteur de la finance semble un peu sous-évalué au Canada, mais je crois que la plus grande préoccupation pour les marchés financiers en général n’est pas ce qui se passera en 2018, mais ce qui suivra en 2019. L’économie nord-américaine est considérablement stimulée par les réductions d’impôt aux États-Unis. Elles font sentir leurs effets dès cette année et je crois que la raison pour laquelle la volatilité actuelle se manifeste et risque de se poursuivre est qu’en 2019, compte tenu des taux d’intérêt plus élevés et de l’absence d’autres réductions d’impôt, le contexte pourrait ne pas être aussi favorable pour les bénéfices des sociétés. »

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Structurer son portefeuille en ces temps incertains

« Nous sommes constamment incités à prévenir les investisseurs qu’un portefeuille diversifié est beaucoup plus sûr. Dans des situations de ce genre, où l’on est confronté à des problèmes en Iran ou à des différends commerciaux aux États-Unis et où les taux d’intérêt sont en progression, l’incertitude s’accentue et il devient alors encore plus essentiel de bien diversifier le portefeuille, non seulement en répartissant ses placements entre différents marchés boursiers, mais également en sélectionnant quelques titres à revenu fixe par souci de sécurité. »

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