Transcription : Les prix du pétrole – Davantage de volatilité à prévoir

Durée : 3 :20

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Brian See,
gestionnaire de portefeuille, Actions mondiales, 
Gestion d’actifs CIBC

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les prix du pétrole ont été très volatils. En effet, en 2018, les prix ont grimpé jusqu’à un sommet de 75 $ le baril au début du quatrième trimestre, avant de retomber à moins de 45 $ le baril quelques mois plus tard à peine. Ils ont repris un peu de vigueur depuis et sont compris entre 50 et 55 $ le baril. Cette volatilité est donc indéniable. Et d’après ce que nous prévoyons pour 2019, on peut encore s’attendre à une certaine volatilité supplémentaire, compte tenu des nombreux facteurs qui influent sur le prix du pétrole.

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Facteurs de l’offre de pétrole

Le premier facteur est la baisse de production décidée par l’OPEP. Vous vous souviendrez que, lors d’une réunion l’an dernier, l’OPEP a décrété une réduction de la production de 1,2 million de barils par jour. Cette réduction est entrée en vigueur le 1er janvier dernier. Donc, une partie de l’offre va être retirée du marché, mais les stocks de pétrole vont être exploités de façon à maintenir l’équilibre des marchés. Nous suivrons donc ce facteur durant l’année. Il y a un deuxième facteur important pour le marché du pétrole : la situation au Venezuela. Depuis que le président Maduro a pris le pouvoir, le pays vit un véritable chaos économique et social et la production de pétrole a chuté sans interruption, au point où elle ne dépasse plus que légèrement un million de barils par jour. À titre de comparaison, le sommet atteint a été de 2,4 millions de barils. C’est très important, car ce pétrole est en grande partie exporté vers des pays comme les États-Unis, et le gouvernement américain a récemment imposé des sanctions économiques contre le Venezuela. Ces sanctions sont similaires aux sanctions que les États-Unis avaient imposées contre l’Iran. Elles empêchent donc l’entrée du pétrole vénézuélien sur le marché, et cette diminution de l’offre favorise la hausse des prix du pétrole. Selon moi, le dernier facteur de l’offre de pétrole est la production américaine de pétrole de schiste. La production pétrolière continue à augmenter aux États-Unis et nous en sommes à la période de l’établissement des budgets. L’élément clé, ici, est que tous ces producteurs vont élaborer leurs budgets dans une conjoncture où le prix du pétrole oscille entre 50 et 55 $ le baril, ce n’est vraiment plus la même chose que lors de leurs budgets précédents, l’an dernier, où le pétrole se situait plutôt entre 60 et 65 $ le baril. Donc, lorsque les prix du pétrole faiblissent, les dépenses en immobilisations diminuent, et cela entraîne la production de pétrole à la baisse. D’après moi, pour ces trois raisons, la situation de l’offre est réellement très favorable au pétrole.

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Facteurs de la demande de pétrole

La demande est bien une source d’incertitude. La hausse du PIB mondial est un catalyseur puissant de la demande de pétrole, mais elle a commencé à décélérer un peu partout. D’après la dernière étude du FMI, la croissance du PIB a reculé en 2019, et s’établit à 3,5 %. Cela s’est toujours manifesté lorsqu’il y a eu une faiblesse de la demande. La demande de pétrole est évidemment un facteur, et on prévoit qu’elle augmentera encore de 1,4 million de barils par jour. Mais en réalité, certains craignent que ce chiffre soit moins élevé et se situe plutôt dans la partie inférieure de la fourchette des prévisions. Au cours de l’année 2019, nous allons nous assurer que les produits finis sont consommés, autrement dit le distillat, le diesel ou l’essence. Il faut que le niveau des stocks diminue pour nous assurer que la demande est encore solide. C’est donc un aspect que nous allons suivre au cours de l’année 2019.

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Perspectives pour 2019

Si nous combinons les facteurs de l’offre et de la demande, nous pouvons estimer que les prix du pétrole se situeront dans une fourchette de 50 à 60 $ environ pendant la majeure partie de 2019. Bien évidemment, beaucoup d’aspects sont encore fragiles, mais nous pensons qu’il s’agit d’une fourchette réelle acceptable qui correspond à l’équilibre de l’offre et de la demande de pétrole.

 

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