Transcription: Introduction aux FNB et aux options sur FNB canadiennes

Introduction aux FNB et aux options sur FNB canadiennes
Patrick Ceresna

Le 11 avril 2018

[Introduction aux FNB et aux options sur FNB canadiennes]

[Animatrice :] 

Bonjour à tous, et merci de votre présence aujourd’hui. Au nom de Pro-Investisseurs CIBC, je vous souhaite la bienvenue à ce webinaire. Je m’appelle Dimple et je serai l’animatrice de cette séance.

[Commandes]

Permettez-moi d’abord de souligner quelques points. Si vous souhaitez visionner le présent webinaire en mode plein écran,  vous n’avez qu’à cliquer sur les flèches d’agrandissement dans le coin supérieur droit de votre écran. Si vous avez des questions au cours de la présentation, veuillez les prendre en note, vous aurez la possibilité de les poser à la fin.

[Avis] 

De plus, Services Investisseurs CIBC inc. ne donne pas de conseils de placement, ni de conseils fiscaux ou de recommandations; toute l’information qui sera communiquée aujourd’hui est fournie exclusivement à des fins de formation. La séance d’aujourd’hui sera enregistrée et un lien sera envoyé par courriel  à toutes les personnes qui se sont inscrites en ligne.

[Conférencier] 

Le sujet du webinaire d’aujourd’hui est une Introduction aux FNB et aux options sur FNB canadiennes. Pour vous en parler cet après-midi, je vous présente M. Patrick Ceresna, que nous sommes ravis d’accueillir parmi nous. 

M. Ceresna est fondateur et stratège en chef, Marché des produits dérivés, de Big Picture Trading. Il est instructeur de produits dérivés pour la Bourse de Montréal et coanime la baladodiffusion hebdomadaire Macro Voices. M. Ceresna se spécialise dans l’analyse macroéconomique des conditions du marché mondial, qu’il transforme en occasions de placement et de négociations boursières.

Accueillons chaleureusement M. Ceresna. Patrick Ceresna : Merci beaucoup, bonjour à tous et merci de votre présence.

[Introduction aux FNB et aux options sur FNB canadiennes] 

Je suis ravi d’avoir l’occasion de passer les quelque 45 prochaines minutes à vous parler d’un sujet qui me passionne, à savoir l’utilisation des options avec les fonds négociés en bourse. Disons d’abord que lorsqu’il est question d’options, la plupart des gens croient qu’il s’agit d’instruments risqués utilisés pour accroître le niveau de risque.

Pour ma part, j’aime bien décrire les options comme un outil qu’on peut utiliser pour créer un effet de levier, mais aussi à des fins de protection. On peut également l’utiliser comme source de revenus. Cet outil peut avoir toutes sortes d’utilités beaucoup moins audacieuses, mais la plupart des gens l’écartent sans se renseigner davantage. J’aurai donc le plaisir, au cours des 45 prochaines minutes, de vous faire découvrir les diverses applications possibles des options.

[Limitation de responsabilité] 

[Ordre du jour]

Mais tout d’abord, je veux prendre quelques minutes pour revoir en quoi consistent les fonds négociés en bourse et comment ils fonctionnent. Sans trop nous y attarder, je vais brièvement rappeler en quoi consistent les FNB et comment ils fonctionnent. Je vais ensuite expliquer quelles sont les options disponibles sur les fonds négociés en bourse canadiens et comment ils peuvent servir à acheter des options d’achat et de vente afin d’exprimer une vision optimiste ou pessimiste du marché.

[Fonds négociés en bourse] 

Nous verrons ensuite comment on peut utiliser ces options pour produire un revenu. Nous allons donc revoir rapidement comment fonctionnent les fonds négociés en bourse. Les FNB offrent en même temps la diversification des fonds communs de placement et la liquidité des actions. Donc, comme pour une action en Bourse, vous pourriez allumer votre ordinateur à 9 h 35 le matin et cliquer sur le bouton  Acheter pour acheter un FNB à un certain cours, et décider de le vendre l’après-midi même. Il y a des cours acheteur et vendeur sur le marché où vous pouvez le vendre et le négocier. Mais vous bénéficiez du fait que le panier d’actions qui constitue le FNB allie tous les avantages de la diversification aux autres caractéristiques des fonds communs de placement. Il renferme cependant des placements qui visent à reproduire le rendement de secteurs du marché, d’obligations, de marchandises, de FNB et aussi d’indices en particulier et les FNB sont conçus pour suivre les valeurs liquidatives du panier de placements qu’ils détiennent.

[Caractéristiques des FNB] 

Les principales caractéristiques ou avantages des fonds négociés en bourse, c’est leur liquidité et les possibilités de diversification qu’ils offrent. Ils sont beaucoup plus transparents, quant à leur valeur, surtout sur une base intrajournalière. Ils sont très économiques, car la plupart sont assortis de frais de gestion minimes, souvent bien inférieurs  à ceux des fonds communs de placement. C’est un avantage sur le plan des rendements à long terme et pour réduire les coûts connexes. En outre, ils sont souvent avantageux sur le plan fiscal. L’avantage, à mon avis, c’est qu’on peut les associer à des stratégies d’options, ce qu’on ne peut pas faire avec les fonds communs de placement habituels.

[Types de FNB] 

Passons donc en revue les divers types  de fonds négociés en bourse offerts. Commençons par les fonds négociés en bourse axés sur l’analyse fondamentale; les gestionnaires utilisent divers facteurs comptables pour pondérer les sociétés où ils investissent afin de disposer d’un facteur déterminant comme les dividendes, les flux de trésorerie, le chiffre d’affaires ou la valeur comptable, et ils sont réévalués en fonction de certains critères liés aux données fondamentales.

[Types de FNB] 

Il existe d’autres types de FNB, comme les FNB indiciels, qui reproduisent le rendement du marché boursier. Vous avez donc la possibilité, si vous voulez reproduire l’indice TSX60, par exemple, l’indice canadien qui représente les 60 sociétés canadiennes les plus importantes, d’acheter ce FNB qui suivra l’indice. Ce sont les types de FNB de loin  les plus populaires parce qu’ils permettent de connaître exactement la pondération de chaque placement, et les frais sont minimes parce qu’ils n’exigent pas beaucoup de gestion.

Puis, il y a les FNB à effet de levier qui permettent, par exemple, de participer à quelque chose comme un indice, mais sur une base de levier. Vous pouvez donc profiter des appels de marges et d’un levier de, disons, environ deux pour un sur les marchés. Certains FNB vous permettent de négocier à l’inverse des indices et de prendre une position vendeur sur le marché. Donc, si vous avez l’impression que le marché boursier risque de baisser, vous pourriez acheter un fonds négocié en bourse qui sera avantagé par un éventuel déclin du marché boursier. 

 

C’est un outil utilisé par bien des investisseurs, en particulier dans le type de conjoncture actuelle, pour couvrir leurs portefeuilles. Certains fonds négociés en bourse sont aussi axés sur des secteurs en particulier, comme les sociétés aurifères ou énergétiques, ou des sociétés financières canadiennes comme les grandes banques. Il existe des FNB axés sur certains secteurs, et d’autres sous gestion active, et ce sont les gestionnaires qui décident lesquels acheter. Il existe aussi des FNB axés sur les monnaies qui permettent de négocier sur certaines devises mondiales à la hausse ou à la baisse. Et d’autres qui misent sur la hausse de certaines marchandises comme l’or ou le pétrole ou d’autres produits de base sur le marché.

[Construction des FNB] 

Mais comment ces FNB sont-ils construits? Comment sont-ils créés? Pour les FNB, les sociétés elles-mêmes sont toujours associées à un courtier désigné. On voit, dans cette animation, que ce courtier désigné  est clairement engagé sur les marchés financiers, où il vend et achète les titres qui feront partie d’un fonds négocié en bourse. Le courtier crée donc un panier de titres qu’il place ensuite dans un FNB. 

Il existe des sociétés de FNB comme BMO, Claymore, Horizons ou les FNB iShare, et les titres sont placés dans l’un de ces produits et on obtient des parts de création de FNB qui seront par la suite offertes en bourse. Donc, ces parts de création ou ces nouveaux FNB sont ensuite offerts sur la bourse et sur les marchés libres vous pouvez les acheter directement par l’intermédiaire de votre compte de courtage. 

Vous voyez ce carré rouge, qui représente les parts de création, c’est là que les sociétés de gestion des FNB surveillent les FNB pour s’assurer qu’ils se négocient à leur valeur liquidative. Donc lorsque vous, en tant qu’investisseur, achetez un de ces FNB, Mais comme ce FNB se négocie disons au-dessus ou en-dessous de sa valeur liquidative, la société de fonds crée ou élimine des parts de création pour ramener la valeur du FNB à sa valeur liquidative sur les marchés. C’est un procédé qu’utilisent les sociétés de FNB pour s’assurer de pouvoir négocier sur les marchés de façon active et très liquide. Voilà comment on construit un FNB.

[Erreurs de suivi] 

Bien sûr, lorsqu’ils créent ces parts de création et s’assurent qu’elles se négocient à leur valeur liquidative, ils rencontrent toujours certains problèmes liés à ces FNB et à des erreurs de suivi. Certains fonds n’arrivent pas à reproduire exactement l’évolution du titre sous-jacent en raison du procédé utilisé pour négocier ou gérer ces FNB. C’est ce qui explique l’écart entre la valeur liquidative totale des titres détenus dans le FNB et le cours de l’action lui-même.

[Options sur FNB] 

C’est ainsi que fonctionnent les FNB. Vous pouvez acheter un FNB sur le marché libre, exactement comme vous le feriez pour une action, et détenir une série de ces FNB dans votre compte Pro-Investisseurs CIBC. Vous obtiendrez le même résultat que si vous déteniez le titre du FNB... ou plutôt que si vous déteniez un portefeuille diversifié. Sauf que vous pouvez utiliser des options sur ces FNB. La suite de la présentation portera sur les options. Vous le savez, il est possible d’avoir des options sur actions, et c’est ce que négocient la plupart des investisseurs. Mais elles sont aussi offertes sur des FNB.

[Options] 

Nous allons donc revoir en quoi consistent les options et comment elles fonctionnent. Une option est un contrat qui lie deux contreparties, l’acheteur et le vendeur, qui passent un contrat pour réaliser des opérations sur une action ou un FNB à un cours donné sur une période déterminée. Il y a deux types d’options

[Options d’achat] 

Parce qu’il existe deux types d’opérations : une opération d’achat et une opération de vente. Il y a donc deux types de contrats d’option : l’option d’achat, qui confère un droit contractuel d’acheter, et l’option de vente, qui confère un droit contractuel de vendre. Parlons d’abord de l’option d’achat qui lie un acheteur et un vendeur. Ce qui est intéressant, c’est que bien des gens croient au départ que le vendeur est avantagé et qu’il négocie en catimini sur les marchés pour profiter des investisseurs individuels qui achètent ses options. Mais ce n’est pas le cas. En tant qu’investisseur, vous pouvez tout aussi bien être le vendeur que l’acheteur d’une option. Et si vous estimez que la vente d’options représente la stratégie la plus rentable et la plus avantageuse, vous pouvez décider de toucher des primes. Nous parlerons tout à l’heure de la possibilité de vendre des options d’achat couvertes pour en tirer un revenu.

Mais il faut tenir compte du fait qu’il y a deux contreparties. Donc, supposons qu’en discutant avec l’un des participants, je lui fais savoir que je pense vendre ma voiture. C’est un exemple que vous pouvez tous comprendre. La personne me dit que cela pourrait l’intéresser et me demande combien je pense vendre ma voiture, et je réponds 20 000 $. On parle donc ici d’acheter et de vendre une voiture. 

La plupart d’entre vous savent comment effectuer cette transaction au comptant, c’est-à-dire que l’acheteur signerait un chèque au montant de 20 000 $. Je signerais à mon tour les titres de propriété, et la voiture changerait de propriétaire. C’est la même chose qu’acheter ou vendre une action sur le marché boursier. Mais si la contrepartie me disait qu’elle aime l’idée d’acheter cette voiture, mais qu’elle n’est pas certaine de vouloir l’acheter maintenant. Elle souhaite donc conclure un contrat avec moi en vue d’acheter éventuellement ma voiture. Si elle me dit « M. Ceresna, faisons un marché. Je vous donne 500 $ si vous me donnez le droit d’acheter votre voiture pour 20 000 $ au cours du prochain mois. Lorsque j’accepte les 500 $, je m’engage à ne pas vendre la voiture à quelqu’un d’autre et je garantis un prix d’achat de 20 000 $ pour la voiture. Donc, je voulais vendre ma voiture 20 000 $, et je peux toucher un revenu de 500 $ au cours du prochain mois. Je vais chercher à savoir si je dois la vendre 20 000 $, soit le prix que j’en voulais. 

Nous avons donc conclu une opération hors cote sur l’option d’achat de la voiture. L’acheteur, qui serait la contrepartie, m’aurait versé 500 $; en tant que propriétaire de la voiture et de contrepartie, je serais maintenant  obligé de lui vendre la voiture s’il veut l’acheter. Que fera donc la contrepartie? Elle annoncera la voiture à 25 000 $ sur un site de véhicules d’occasion pour voir si elle peut réaliser un profit sur sa vente. Si elle trouve un acheteur pour la voiture, elle me reviendra pour me dire « M. Ceresna, je vais exercer mon droit d’acheter votre voiture au montant convenu de 20 000 $. » Cet exemple porte sur une voiture.

Mais on peut faire la même chose avec des actions et des fonds négociés en bourse. Il y a donc une contrepartie, soit l’acheteur de cette option d’achat, qui détient le droit contractuel d’acheter les actions à un cours donné pendant une période déterminée. Supposons, par exemple, que l’action de Suncor se négocie à 40 $ et que je veux acquérir le droit contractuel de l’acheter à 40 $, mais que je veux disposer de trois mois pour décider si c’est bien ce que je veux faire. Il se pourrait que ce contrat me coûte 2 $ l’action. Le vendeur toucherait ces 2 $ à titre de revenu, mais il contracterait l’obligation de me remettre ces actions de Suncor à titre de contrepartie. Nous verrons plus tard un exemple de ce qu’on peut faire avec les fonds négociés en bourse.

[Options de vente] 

Il existe un deuxième type d’option qui présente les  mêmes caractéristiques contractuelles que l’option d’achat. Mais il y a une différence importante. Plutôt qu’un contrat visant à garantir le droit d’acheter des actions ou un FNB à un prix déterminé, il s’agit du droit de les vendre à un prix déterminé pendant une période donnée.

Les gens utilisent souvent ces options de vente comme assurance sur les actions et les FNB qu’ils détiennent. C’est un peu comme assurer sa voiture. En effet, lorsque vous payez 1 000 $ pour assurer votre voiture, c’est un peu comme si vous achetiez une option de vente sur celle-ci; en cas de perte totale, vous pourriez exercer votre droit de demander à la compagnie d’assurance d’acheter votre voiture à sa valeur. D’une certaine façon, vous achetez une option de vente comme vous le feriez sur une action, et votre prix de vente est garanti. Donc, si l’action ou le FNB s’effondrent, vous ne perdez pas d’argent, parce que vous avez conclu un contrat qui vous garantit un certain prix auquel vous pourrez les revendre.

Par ailleurs, la contrepartie a touché le revenu que représente cette prime pour vous avoir vendu cette assurance, mais elle s’engage à vous acheter ces actions si vous voulez l’obliger à le faire. 

[Informations sur le contrat] 

Voici quelques exemples. Qu’est-ce qui caractérise une option? Tout d’abord, chaque option offerte sur le marché représente 100 actions, du moins dans la plupart des cas. Donc, quand vous achetez ou vendez une option d’achat ou une option de vente,  ce doit être par tranches de 100 actions. Voilà pour commencer. Donc, si j’envisage d’acheter une option d’achat, par exemple sur un fonds négocié en bourse comme le XIU, j’achète un contrat qui me donne le droit d’acheter 100 parts du FNB XIU. Donc, si je veux avoir le droit d’acheter 1 000 parts, je dois acheter dix options d’achat représentant chacune 100 parts. Ces dix options d’achat me confèrent le droit d’acheter 1 000 parts du FNB XIU.

[Options sur FNB] 

Donc, les options sur FNB sont une solution de remplacement à l’achat ou à la vente à découvert d’un fonds négocié en bourse. Elles permettent de tirer parti de la hausse ou de la baisse de valeur d’une part de FNB tout en limitant l’exposition aux risques. Ces options peuvent donc servir de protection, parce que vous pouvez acheter une option de vente pour garantir le prix d’achat de vos parts. Si vous êtes le vendeur, vous pouvez aussi utiliser cette option pour générer des liquidités ou un revenu, ce que nous allons illustrer dans un moment.

[Négocier selon un avis directionnel optimiste] 

Prenons maintenant quelques exemples  réels de fonds négociés en bourse. Supposons que vous adoptez une vision directionnelle optimiste des marchés et que vous voulez profiter de la hausse d’un certain FNB. Nous allons maintenant définir la différence entre le fait d’acheter directement des parts de FNB et celui d’acheter une option d’achat qui vous donne le droit d’acheter ces parts plus tard.

[Pourquoi acheter une option d’achat] 

Passons donc en revue certains critères. Tout d’abord, en tant qu’acheteur, vous devez croire que le prix de ce fonds négocié en bourse ou que les actions elles-mêmes progresseront. Vous devez avoir une vision optimiste et croire que le prix augmentera. Vous pourriez alors utiliser l’option d’achat dans le cadre d’une stratégie d’achat ou de remplacement d’action et l’utiliser à des fins de levier. L’un des aspects intéressants de cette stratégie, c’est que dans un compte d’épargne à l’abri de l’impôt comme un REER ou un RRIF, vous ne pouvez pas utiliser la marge pour emprunter sur ces comptes, mais vous pouvez y faire autoriser les options. Vous pouvez donc mettre à profit vos comptes enregistrés.

En passant, ce n’est pas un conseil que je vous donne et cette stratégie ne convient pas à tout le monde. Mais vous pouvez utiliser les options pour créer un effet de levier dans un compte enregistré si vous jugez que cela vous convient. Bien sûr, l’un des avantages des options, c’est que vous ne pouvez jamais perdre plus que la prime que vous avez payée. Prenons donc cet exemple. En passant, je voudrais souligner un point très important. 

Vous pouvez aussi utiliser les options dans des comptes enregistrés pour stratégiquement garantir le prix d’achat d’un FNB avant de cotiser à votre REER. Supposons que nous sommes en octobre et que deux ou trois mois nous séparent de la nouvelle année, au cours de laquelle vous comptez cotiser un montant de 20 000 $ à votre REER. Vous savez donc que vous cotiserez à votre REER en janvier, mais le marché vous semble favorable dès maintenant, en octobre. Vous aimeriez garantir le prix d’achat de ces fonds négociés en bourse  ou de ces actions à leur cours actuel. 

Vous pourriez, en octobre, acheter une option d’achat vous conférant le droit d’acheter ce FNB en janvier à un prix déterminé et acquérir le nombre d’options d’achat suffisant pour arriver au montant exact auquel vous achèteriez les parts lorsque vous cotiserez à votre REER en janvier. Vous n’utilisez donc pas l’option comme instrument de levier à des fins de spéculation, mais comme un outil stratégique pour participer à un marché haussier sur vos comptes enregistrés en sachant ce que vous voulez acheter et à quel prix bien avant de cotiser à votre REER.

[Comparaison entre les actions et les options] 

Cela n’a rien à voir avec la spéculation ou  l’effet de levier, car vous les utilisez comme un outil. Comparons donc le fait d’acheter une option d’achat à celui d’acheter des actions. Dans cet exemple, nous allons utiliser le FNB BMO équipondéré banques, qui se négocie à la bourse de Totonto sous le symbole ZEB; vous pouvez donc négocier sur la bourse canadienne comme vous le feriez avec tout autre  symbole boursier en tapant simplement ZEB.

Ce FNB renferme des titres de toutes les grandes banques canadiennes à pondération égale. Les paniers d’actions de la CIBC, de la TD et de toutes les autres grandes banques canadiennes sont donc tous équipondérés. Donc, plutôt que d’acheter individuellement des titres de toutes les banques canadiennes, vous pouvez acheter un FNB, qui est comme un fonds détenant des titres de toutes les banques. Nous allons donc comparer le fait d’acheter ces parts du ZEB à celui d’acheter une option d’achat sur ces parts.

[L’achat d’actions] 

Examinons donc les différents scénarios. Dans notre premier exemple, nous avons le cas de Pierre, qui prévoit la hausse des titres des banques canadiennes et envisage d’acheter 1 000 parts du ZEB qui se négocient, disons, à 29 $. Pierre devrait donc payer 29 000 $ pour acheter 1 000 parts de ZEB, et il détiendrait d’un seul coup un fonds qui investit dans toutes ces banques canadiennes. Il n’aurait donc pas besoin d’acheter toutes ces actions individuellement, car il peut acquérir des positions dans toutes ces banques en achetant seulement une part du fonds.

[L’achat d’options d’achat] 

À l’opposé, prenons l’exemple de Jackie. Elle prévoit aussi la hausse de l’indice ZEB équipondéré banques, dont les parts se négocient actuellement à 29 $. Mais Jackie envisage une option d’achat de 29 $ échéant en juin dont le prix actuel est de 0,50 $. Donc, je répète, 0,50 $ l’action, multiplié par 100, ce qui donne une option d’achat qui coûte 50 $. Jackie obtient donc un prix d’achat garanti entre aujourd’hui et le mois de juin pour une option qui expire le troisième vendredi de juin. Elle peut donc à tout moment exercer son droit d’acheter les actions à 29 $.

Si vous connaissez un peu les options, vous savez que certaines personnes les négocient. Elles achètent une option d’achat pour ensuite la revendre à profit et n’exercent jamais leur droit d’acheter les actions. Elles utilisent l’option elle-même comme un instrument de négociation. Je n’ai rien à y redire. Les négociateurs peuvent utiliser les options de cette façon

Mais ce n’est pas cela que je veux vous enseigner, parce que je veux que vous compreniez ce qui, à la base, fait la valeur d’une option. Et c’est le fait qu’elle vous confère le droit contractuel d’acheter ces actions à 29 $. 

[Achat d’actions] 

Dans le cas présent, comme Jackie veut reproduire exactement les mêmes 1 000 parts que Pierre dans l’exemple précédent, Pierre a acheté 1 000 parts à 29 $ pour un total de 29 000 $.

[Achat d’options d’achat] 

Jackie veut acheter le même placement de 1 000 parts. Elle achète donc dix options d’achat, et comme chacune de ces options d’achat lui revient  à 0,50 $ la part, ou à 50 $ le contrat, elle paie 500 $ pour ces options d’achat, ce qui lui permet d’acheter pour 29 000 $ d’actions de ZEB à tout moment entre maintenant et le mois de juin. On parle alors d’options de type américain, ce qui signifie en gros que si Jackie peut acheter et vendre ces options à tout moment sur le marché libre, elle dispose en fait du droit contractuel d’acheter les parts quand elle le souhaite entre maintenant et le mois de juin.

Par exemple, à la mi-mai. Jackie peut appeler le pupitre de négociation des options de la CIBC et leur donner ses instructions pour lever ces options et acheter les parts à 29 $. Ces instructions sont acheminées à une chambre de compensation des options. Le lendemain matin, Jackie trouvera dans son compte 1 000 actions de ZEB à 29 $. Comme elle ne récupérera pas les 0,50 $, il lui en coûtera effectivement 29,50 $ la part. Les 500 $ représentent le prix à payer pour pouvoir exercer son droit d’acheter les actions à tout moment. Ce point est important, parce que c’est ce qui donne sa valeur à l’option.

[Position acheteur sur des actions vs option d’achat] 

Imaginons que Pierre et Jackie ont tous deux vu juste et que les actions des banques canadiennes inscrivent un gain appréciable de 5 % à 10 %. Supposons qu’elles sont passées de 29 $ à 31 $ entre maintenant et la date d’expiration de l’option, en juin. Dans ce scénario, ZEB, ou le FNB, se négocient maintenant à 31 $, et ils ont vu juste tous les deux. Nous allons maintenant comparer les deux situations. Dans notre premier scénario, Pierre détenait 1 000 parts. Il faut d’abord se demander à quel niveau de risque Pierre est exposé. On doit conclure que ce risque est illimité. La plupart des gens considèrent que les banques canadiennes sont une valeur sûre, et loin de moi l’idée de les contredire! 

Mais si le marché devait se mettre à baisser et les parts à chuter, peut-on affirmer qu’elles ne perdraient pas plus de 10 %, 20 % ou même 30 %? Ce n’est pas évident. On ne peut pas limiter le risque baissier auquel on s’expose quand on détient un FNB. Mais les parts ont réellement progressé. Comme Pierre les a achetées à 29 $ la part pour ensuite les détenir à 31 $, il enregistre actuellement un gain de 2 000 $, soit de 2 $ la part.

Jackie, se son côté, n’a pas dépensé 29 000 $. J’aime croire qu’elle possédait en fait dans son compte les 29 000 $ nécessaires pour acheter ces parts si elle l’avait voulu. Parce que, bien sûr, certains spéculateurs peuvent lourdement s’endetter. Mais dans cet exemple, je ne veux pas qu’on pense qu’il s’agit d’une vente à découvert. En fait, Jackie avait assez d’argent pour acheter les parts, mais elle a choisi de ne dépenser pour le moment que 500 $ pour voir si ce  placement en vaut ou non la peine.

Au bout du compte, on peut limiter son risque à 0,50 $. En fait, il est clair qu’au cours des derniers mois, le marché boursier a connu une grande volatilité et des corrections baissières. 

Bien des gens s’inquiètent de savoir jusqu’où il reculera, et pendant combien de temps. Jackie, pour sa part, sait que son risque se limite à 0,50 $ l’action, soit à 500 $. Si elle décide de se retirer et de ne pas exercer son droit d’achat, elle perdra 500 $, mais pas plus. Elle s’expose donc à un risque très limité. Toutefois, si elle a vu juste et que les parts gagnent de la valeur, elle a aussi le droit de les acheter à 29 $ et pourra les revendre à 31 $ lorsqu’elles atteindront ce prix, mais elle n’aura payé que 0,50 $ pour l’option d’achat. Elle ne réalise donc pas un profit de 2 $, mais bien de 1,50 $, si on tient compte des 0,50 $ qu’elle a dû payer pour acheter l’option d’achat. Son profit n’est donc que de 1 500 $. Bien sûr, le spéculateur en nous aimerait bien savoir à quel pourcentage de rendement cette somme correspond. Eh bien, elle a transformé une option de 0,50 $ en une option de 2 $, ce qui représente un rendement  de plusieurs plusieurs fois cent pour cent par rapport au risque. C’est évidemment ce qui incite bien des spéculateurs à négocier des options.

Mais je n’aime pas présenter les options de cette façon. Jackie voulait, tout comme Pierre, détenir mille parts. Mais elle a utilisé l’option comme un outil de gestion du risque pour manifester son optimisme face au marché, et elle savait déjà à quoi ressemblerait le pire des scénarios. Voilà donc une autre façon d’utiliser les options d’achat comme un outil stratégique.

[Négocier selon un avis directionnel pessimiste] 

On peut de la même manière miser sur la baisse du marché boursier. Pour l’investisseur moyen, la notion de vente d’actions à découvert est une opération intimidante qu’on laisse aux gestionnaires de fonds de couverture et à d’autres investisseurs plus chevronnés.

[Pourquoi acheter une option de vente] 

Mais nous allons brièvement aborder la question, parce que tout compte fait, un investisseur qui croit qu’un fonds négocié en bourse perdra de la valeur peut avoir recours à l’achat d’une option de vente plutôt qu’à une vente d’actions à découvert en vue de tirer parti de la baisse prévue du marché boursier. On peut aussi acheter des options de vente par l’intermédiaire de comptes enregistrés dans lesquels, du moins dans les REER et les comptes d’épargne libre d’impôt, on ne peut pas avoir recours à la vente à découvert. Mais on peut acheter des options de vente.

On voit donc qu’on peut utiliser les options de vente pour se protéger, mais aussi pour tirer parti de la baisse prévue de certains titres. Le grand avantage des options, encore une fois, c’est que votre risque se limite à la prime que vous avez payée, comparativement à la vente à découvert, qui comporte un énorme risque parce que lorsque  vous vendez un titre à découvert, vous ne savez pas jusqu’où le cours pourrait monter. Vous êtes donc exposé à un risque illimité.

[Actions vs options] 

Prenons, par exemple, le XIU, qui correspond à l’indice S&P/TSX60 des fonds négocié en bourse, donc au marché boursier canadien. Disons qu’il se négocie à 22,50 $. Nos deux investisseurs estiment que le marché boursier canadien peut baisser jusqu’à 21 $ ou connaître une correction de près de 5 % à 10 % au cours des trois prochains mois.

[Vente d’actions à découvert par un investisseur] 

Ils expriment tous les deux leur vision pessimiste du marché. Prenons maintenant le cas de Jean, qui prévoit aussi une baisse du marché et qui décide de vendre à découvert 1 000 parts du XIU à 22,50 $. Il a donc vendu le titre à découvert et a une position à découvert de 22 500 $. Je répète que cela ne peut se faire dans des comptes enregistrés ou des comptes d’épargne libre d’impôt. Supposons que vous disposez d’un compte sur marge sur lequel vous êtes autorisé à vendre à découvert, en l’occurrence à Jean.

[Acheteur d’une option de vente] 

Revenons à Jackie qui, elle aussi, prévoit un recul du XIU. Au lieu de vendre 1 000 parts à découvert, elle choisit d’acheter dix options de vente échéant en juin à un prix de levée de 22 50 $. Elle est donc assurée d’un prix de vente de 22 50 $ la part pour des titres qu’elle ne détient pas. C’est un peu comme lorsqu’on souscrit de l’assurance pour un titre qu’on ne détient pas, il est possible de racheter l’assurance sur ce titre, même si on n’en a jamais été propriétaire. Dans le cas présent, on parle de 0,40 $ la part. Pour 1 000 parts, il en coûte donc 400 $ pour acheter des options de vente qui nous permettent de tirer parti d’une éventuelle baisse du marché.

[Vente d’actions à découvert vs options de vente] 

Comparons de nouveau les cas de Jean et de Jackie. Supposons qu’ils ont vu juste et que le XIU descend effectivement jusqu’au cours cible de 21 $. Parlons tout d’abord du cas de Jean. Il a vendu à découvert 22 000 $ du XIU pour lequel le risque est illimité. Au bout du compte, s’il se trompe... bon, il utilise peut-être un ordre de vente-stop  ou un autre moyen d’atténuer le risque, mais s’il se trompe et que le marché boursier se met à grimper jusqu’à ce que le cours atteigne 26 $ ou 27 $, Jean s’expose à un risque illimité. Sa position vendeur sur les parts, en l’occurrence sur le FNB, lui fait perdre de l’argent parce que le cours monte. Mais s’il a vu juste et que le titre baisse jusqu’à 21 $, il bénéficiera de la perte de 1,50 $ du XIU et réalisera un gain de 1 500 $ parce qu’il a prévu que le prix du titre allait baisser. 

Penchons-nous maintenant sur le cas de Jackie, qui a plutôt choisi d’acheter des options de vente à 22,50 $ échéant en juin et qui décide de le faire pour 0,40 $, soit 400 $. Dans ce cas, son risque se limite à 0,40 $, ou 400 $. Si elle se trompe en prévoyant un marché boursier baissier alors qu’il est haussier, elle ne s’expose pas à un risque illimité comme c’est le cas pour Jean. Son risque est de 400 $, et c’est vrai qu’elle risque de perdre cette somme. Il ne faut jamais investir dans une option de l’argent que vous ne voulez pas risquer de perdre. Et n’oubliez pas que si vous vous trompez dans vos prévisions, le risque que l’option expire à une valeur nulle est bien présent. Donc, il ne faut jamais débourser plus que pour couvrir la composante de risque de l’opération.

Par contre, si elle a vu juste, elle bénéficiera de la même baisse de 1,50 $ que Jean. Elle aura donc elle aussi réalisé un gain de 1 500 $, mais comme elle aura payé l’option de vente 400 $, son profit net sera de 1,10 $, ou de 1 100 $, à l’expiration de l’option. Ici encore, quand quelqu’un mise 400 $ pour réaliser un profit de 1 100 $, le spéculateur en nous cherche à savoir quel pourcentage de rendement cela représente. Mais, comme je l’ai dit, je n’aime pas cette façon de voir les choses. Qu’est-ce qui nous saute aux yeux dans cet exemple et qu’il faut accepter? Tant pour Jean, que pour notre autre acheteur de parts,  dans le premier exemple où il achetait ce ZEB, il n’y a pas de contrainte de temps. Ils pourraient maintenir cette position pendant six mois ou un an pour lui laisser le temps de fructifier. Dans nos exemples sur les options, les deux acheteurs disposaient de trois mois. Ils ont décidé d’acheter une option expirant dans trois mois, et si à l’intérieur de cette période rien de se produit, ils auront perdu la possibilité de profiter d’un éventuel mouvement du marché. Voilà une autre limite des options, à savoir qu’elles vous imposent des échéances pour les négocier.

[Stratégies de vente d’options d’achat couvertes] 

C’est pourquoi les opérations sur options sont souvent impopulaires  chez ceux qui ont recours à une certaine forme d’analyse technique. Parce qu’ils se demandent s’il est possible qu’un mouvement se produise pendant la période où ils détiennent l’option. En passant, j’utilise des exemples d’échéance à trois mois, mais le marché canadien des options offre aussi des options hebdomadaires. Il est donc possible d’acheter une option qui expirera dans une, trois ou cinq semaines, ou alors dans plusieurs mois ou même plusieurs années.

On peut par exemple acheter des options sur des actions de banques canadiennes expirant en 2020 qui nous confèrent le droit d’acheter, disons, des titres de banques canadiennes ou quelque chose du genre. On voit donc que les options ont diverses durées, sans toutefois oublier que cette durée a un prix. Ainsi, plus la durée d’une option sera longue, plus elle vous coûtera cher. Il s’agit donc de trouver la bonne option pour le thème auquel vous pensez.

[La stratégie] 

Parlons maintenant de la vente d’options d’achat couvertes et de l’utilisation des options  pour produire un revenu. La vente d’options d’achat couvertes implique qu’on achète ou qu’on détient déjà les actions sous-jacentes. Dans ce cas, on touche une prime dès le départ pour compenser l’obligation de vendre ces actions à un prix déterminé pendant une période donnée. On devient alors la contrepartie dans l’exemple qui précède, où Pierre achetait une option d’achat. C’est nous maintenant qui vendons à Pierre l’option d’achat.

Comme je tentais de l’expliquer au début de ma présentation, en tant qu’investisseur, vous pouvez être tout autant l’acheteur que le vendeur de l’option. Et s’il vous semble stupide d’acheter une option parce que cela coûte cher, vous pouvez plutôt opter pour vendre une option d’achat afin de profiter du produit de sa vente. Mais n’oubliez pas que vous avec contracté l’obligation de garantir la vente du titre en question.

Ainsi, si vous détenez un fonds négocié en bourse, -- j’adore l’adage qui dit qu’« Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ». Autrement dit, une personne qui décide de vendre des options d’achat couvertes pour dégager un revenu garanti doit renoncer à un éventuel gain en capital en contrepartie d’un revenu assuré. En échange d’un revenu régulier, elle permet à l’acheteur de l’option d’achat de profiter de la hausse du  titre sous-jacent.

[Acheteurs et vendeurs d’options] 

Disons maintenant que Jackie, qui est l’acheteur de l’option, verse une prime à Pierre, qui la lui vend. Lorsqu’on achète ou qu’on vend des options en bourse, ce sont souvent les teneurs de marché qui jouent le rôle d’intermédiaire, mais lorsqu’un investisseur individuel vend une option d’achat, il n’est pas rare que l’acheteur soit un autre investisseur individuel.

Comme ces options sont fongibles et interchangeables sur les bourses, il est difficile de déterminer qui est la contrepartie. Je veux juste souligner ce fait dans cet exemple. Une option d’achat peut lier deux contreparties individuelles par une entente contractuelle et la bourse agit comme intermédiaire.

[Pourquoi?] 

Dans ce cas, on peut dès le départ créer un revenu statique pour obtenir une  plus grande protection, parce que cela réduit le coût des placements. Il n’est pas nécessaire que le placement augmente de valeur pour qu’on réalise un profit, mais on doit renoncer à une éventuelle plus-value en échange d’un revenu assuré. Il faut bien comprendre que cette stratégie ne représente pas le Saint Graalet qu’il y a un prix à payer.

[Le b. a.-ba de la vente d’options] 

Prenons un exemple. Lorsqu’on vend une option d’achat couverte, on détient physiquement un fonds négocié en bourse et on vend à quelqu’un une option d’achat qui lui confère le droit d’acheter ce fonds. Il peut se produire l’une des deux choses suivantes. Selon le scénario « A », l’option est levée et vous êtes obligé de vendre vos parts à la contrepartie au cours convenu. C’est comme l’exemple que je vous ai donné au début, quand je voulais vendre ma voiture. 

J’aurais touché un revenu de 500 $ parce que la contrepartie voulait avoir le droit d’acheter la voiture, mais j’aurais contracté l’obligation de lui vendre la voiture au prix de 20 000 $. C’est la même chose dans cet exemple-ci, où je pourrais être obligé de vendre mon fonds négocié en bourse tout en conservant le revenu. C’est un point important. Maintenant, bien sûr, la contrepartie pourrait décider de ne pas acheter les parts, l’option pourrait expirer et je conserverais mon revenu.

[Exemple d’option d’achat couverte] 

Prenons cet exemple. Pierre achète donc 1 000 parts du XIU, qu’il paie 22 000 $. Puis il vend une option d’achat couverte expirant dans trois mois au prix de levée de 23 $ pour 0,40 $. Qu’a donc fait Pierre? Il vend l’option d’achat et touche un revenu de 0,40 $ la part, mais il contracte l’obligation de vendre ses parts à 23 $.

N’oubliez pas que Pierre les a achetées à 22 $, mais il a conclu un contrat qui confère à quelqu’un le droit de les lui acheter à 23 $. Dans ce scénario, on voit ce que Pierre a reçu, vous pourriez aussi le voir dans votre compte CIBC, un crédit de 400 $ en espèces. Vous le verriez immédiatement apparaître dans le solde de votre compte; c’est un revenu aussi réel qu’un dividende que vous touchez pour avoir conclu ce contrat avec une contrepartie. Maintenant, si vous vendez ces parts, vous toucherez un revenu garanti de 400 $, mais si la contrepartie voulait les acheter, vous auriez l’obligation de les lui vendre 23 $. Cela signifie que si le XIU atteignait 24 $ ou 25 $, vous devriez vendre les parts 23 $.

Autrement dit, vous avez renoncé au potentiel de hausse des parts, mais en contrepartie d’un revenu garanti de 400 $, qui représente un rendement de 1,8 % en seulement trois mois. Pensez-y bien. Un revenu de 1,8 % sur trois mois. Supposons que l’option expire et que vous répétez l’opération une fois, puis une fois encore,  vous toucherez au final un revenu annualisé de près de 8 %. Et donc Pierre touche un rendement annualisé de près de 8 % sans qu’il soit nécessaire que le FNB augmente de valeur.

D’où la pertinence de l’adage « Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras! » Pierre se dit qu’il préfère tirer un revenu régulier de ses parts plutôt que de miser sur une hausse éventuelle du FNB qui lui procurerait un gain de capital important. Ce qui est sujet à débat. Certains jugeront que c’est idiot de ne pas profiter d’une hausse éventuelle, alors que d’autres préféreront toucher un revenu régulier garanti plutôt que de tenter de réaliser un important gain en capital. 

Et c’est cela, le marché : une personne y voit une formidable occasion de dégager un revenu, tandis qu’une autre voudra spéculer sur le potentiel de hausse du marché. Dans ce cas, Pierre utilise l’option pour obtenir des rendements.

[Choix du prix de levée] 

On me demande souvent où il convient de vendre une option d’achat couverte. La CIBC pourrait me réinviter et on pourrait faire un webinaire entier sur la vente d’options d’achat couvertes. On pourrait se demander à quel prix de levée on devrait les vendre et s’il vaut mieux les vendre dans le cours, au cours ou hors du cours. Ces termes font partie du jargon qu’on utilise pour déterminer le prix de levée des options d’achat  couvertes vendues sur le marché. 

Il y a toutes sortes de théories à ce sujet. Évidemment, pour obtenir le meilleur rendement, vous devez les vendre à un prix de levée qui correspond au cours de l’action. Bien des gens aiment vendre leurs options d’achat couvertes un peu plus cher, hors du cours, pour pouvoir profiter d’une certaine plus-value du capital avant d’être obligés de se défaire de l’action.

[Choix du mois d’expiration] 

Alors, combien de mois... il est possible de vendre une  option d’achat couverte d’une échéance de un an ou d’une semaine. Évidemment, le taux de rendement annualisé composé est nettement plus élevé sur les options à court terme, qui sont toutefois beaucoup plus transactionnelles et assorties de beaucoup plus de commissions. Elles représentent un compromis. Il faut donc se demander si on profite d’économies d’échelle et, plus important, si on est prêt à se montrer très actif.

Je connais bien des retraités qui se disent beaucoup plus attirés par une partie de golf ou une croisière que par l’idée de gérer des options d’achat couvertes à court terme devant leur ordinateur. Ils peuvent donc décider de vendre une option d’achat couverte à échéance d’un an et toucher un revenu garanti. Même si ce revenu s’accroît à un rythme moins rapide, ils n’ont pas besoin de le gérer, et ils peuvent profiter de leurs vacances et revenir un an plus tard pour vérifier où en sont les choses. Il existe donc différentes approches.

[Quelle approche choisir] 

Le scénario choisi dépend de vos objectifs. Sont-ils axés sur les transactions à court terme ou recherchez-vous un revenu de retraite régulier? L’objectif de bien des vendeurs d’options d’achat couvertes est très simple : ils veulent tout simplement doubler leurs dividendes. S’ils détiennent une série d’actions de premier ordre versant un dividende de 3 % ou 4 % et qu’ils peuvent, par une stratégie de vente d’options d’achat couvertes, toucher un autre revenu de 3 % sur l’année, ils auront réussi à transformer toutes leurs actions en une source de revenus de 6 % ou 7 %, et ils tenteront de le faire sans perdre leurs actions.

Bien sûr, ce risque est toujours présent. Mais il existe toutes sortes de stratégies possibles. Et toutes sortes d’excellentes façons de procéder.

[Conclusion] 

[Résumé] 

En conclusion, je vous rappelle qu’il existe au Canada plus de 50 fonds négociés en bourse admissibles à la négociation d'options. Alors vous n’avez pas besoin de vous tourner vers les marchés américains. Bien des FNB canadiens offrent des options par l’intermédiaire de la Bourse de Toronto ou de la Bourse de Montréal; vous pouvez consulter le site Web de la Bourse de Montréal à l’adresse www.m-x.ca pour accéder à la liste de tous les FNB admissibles à la négociation d'options. Bien sûr, quatre ou cinq d’entre eux sont extrêmement liquides, en particulier ceux dont j’ai parlé, le XIU, le iShares Gold Trust ETF, le FNB des titres énergétiques. Plusieurs offrent des chaînes d’options relativement très liquides. Il y a donc des fonds très intéressants qui vous permettent d’envisager l’ajout d’options et de FNB dans vos portefeuilles de placement.

[CELI/REER admissibles] 

Je voulais aussi vous parler de la possibilité de négocier des options dans vos CELI et vos REER. Il faut d’abord que ces comptes soient approuvés pour la négociation d’options. Il est probable que la plupart d’entre vous n’ont pas coché la case Négociation d’options  lorsque vous avez ouvert ces comptes. Vous devez donc vous rendre à votre succursale de la CIBC ou appeler Pro-Investisseurs pour faire autoriser la négociation d’options dans votre compte. C’est votre droit. Donc, on peut utiliser la vente d’options d’achat couvertes pour produire un revenu. 

Bien des gens aiment recourir à cette option dans leur REER, parce que comme c’est un compte à l’abri de l’impôt, le fait d’être obligé de vendre les titres puis de les racheter n’a pas d’incidence fiscale. Il y a donc bien des façons de faire. Il existe différents types de stratégies.

[Pour en savoir plus...] 

La Bourse de Montréal offre d’excellentes ressources,  notamment le blogue fort intéressant d’un spécialiste des options de la Bourse de Montréal. Vous pouvez tous accéder gratuitement à toute l’information qui s’y trouve sur les différentes stratégies d’options. Vous y trouverez également des bulletins, des vidéos et des webinaires, des guides et des stratégies de négociation des options. On nous demande souvent de l’information sur l’imposition des options.

La Bourse de Montréal publie, dans un rapport d’une dizaine de pages, un avis fiscal de KPMG  sur le traitement des options au Canada qui vous est accessible gratuitement. Vous pouvez donc télécharger gratuitement cette publication de la Bourse de Montréal. 

Je sais que la CIBC organise d’excellents webinaires comme celui-ci, mais il existe beaucoup d’autres ressources intéressantes, dont des simulateurs d’option et des comptes de courtage fictifs, que vous pouvez utiliser pour vous exercer et apprendre comment vous servir  des options dans vos portefeuilles. Nous allons maintenant passer aux questions.

[Période de questions] 

Passons maintenant à la période de questions. Alors, si vous avez des questions, n’hésitez pas à les taper dans le tableau des questions et réponses.

L’une des premières questions qui m’ont été posées et à laquelle je veux répondre, c’est celle-ci : « Est-ce que je peux utiliser des écarts sur options dans mon REER? » La réponse est non. Dans les comptes enregistrés, il est uniquement possible d’acheter une option d’achat ou de vente ou de vendre une option d’achat couverte pour toucher un revenu. Vous pouvez aussi acheter une option de vente pour protéger les actions que vous détenez. Vous pourriez donc couvrir les risques baissiers des actions que vous détenez en utilisant des options. Pour toutes les autres stratégies d’options plus sophistiquées, vous devez utiliser votre compte sur marges. Mais vous avez quand même accès à certaines stratégies d’options de base.

Prochaine question, de Teresa. Peut-on trouver quelque part ces diapos si on veut les revoir plus tard? Bien sûr, la CIBC vous fera parvenir l’enregistrement de cette présentation pour la revoir plus tard. Question suivante, quelle est la meilleure stratégie pour les débutants qui disposent de peu de capitaux? Celle que je vous... En fait, vous devez investir.

La beauté des FNB, c’est qu’il vous suffit d’en acheter un seul pour obtenir de la diversification. Bien des gens veulent acheter beaucoup d’actions différentes, mais lorsqu’on n’a pas un gros capital, cela coûte cher en commissions pour  acheter de très petites positions. 

Par contre, si vous achetez un seul FNB, il peut renfermer 60 actions différentes, et vous avez tous les avantages de la diversification, comme vous les auriez avec un fonds commun de placement. L’avantage, avec les FNB, c’est qu’on peut en acheter seulement un dans un petit compte. Bien des petits investisseurs tombent dans le piège qui consiste à utiliser les options pour obtenir un effet de levier. Personnellement, je les décourage habituellement de le faire.

Bien sûr, il peut être tentant de spéculer sur les options, mais je considère que c’est un outil stratégique qu’il faut utiliser de façon intelligente et on doit comprendre ce qu’elles sont et pourquoi on les utilise.

Question suivante, le coût des options, disons 500 $, est-il déductible? Je répète, David, qu’on trouve un avis fiscal de KPMG sur le traitement des options sur le site de la Bourse de Montréal. Le plus simple pour s’y retrouver parmi les nombreuses publications de la Bourse de Montréal, s’est de se rendre sur Google et de taper Bourse de Montréal, puis avis fiscal KPMG Canada. Un lien vous amènera automatiquement à cette publication sur le site Web de la Bourse de Montréal. On y explique quel est le traitement fiscal des options au Canada.

Prochaine question, les primes d’option correspondent-elles à un montant fixe en dollars? Où leur valeur varie-t-elle? Les primes d’option varient selon la volatilité implicite des actions sous-jacentes. Ainsi, le titre de BlackBerry est assorti d’une prime de volatilité bien supérieure à celle de BCE, par exemple. Parce que les actions qui présentent une moins grande volatilité implicite sont relativement moins chères, alors que les options sur des actions plus volatiles coûtent plus cher. 

On peut se demander si une prime de 1,8 % est chose courante pour les options d’achat couvertes à échéance de trois mois. Encore une fois, les marchés des options sont dynamiques et en constante évolution. La détermination des prix est active. Ainsi, si vous vendez des options d’achat couvertes sur un FNB plus volatil, par exemple le FNB des producteurs d’or, elles présenteront naturellement une volatilité implicite beaucoup plus élevée. Votre taux de rendement composé sera alors nettement plus élevé pour la vente d’options d’achat couvertes que pour l’indice équipondéré banques, par exemple, parce que les titres bancaires sont généralement moins volatils. Une plus faible volatilité implicite correspond à un taux de rendement inférieur, qu’on peut donc considérer comme un rendement corrigé du risque. Bref, les options d’achat couvertes qui produisent un revenu plus élevé sont également plus risquées.

Le marché est très efficace pour se corriger en fonction de la volatilité. Cette présentation PowerPoint est-elle disponible? Oui. Vous pourrez télécharger le PDF de ces diapositives. Les commissions sur l’achat d’options sont-elles les mêmes que sur l’achat d’actions? Je vais... Quelqu’un voudrait-il répondre à cette question?

[Animatrice :] 

Il faut consulter la grille des frais et commissions qui figure sur notre site Web.

[Conférencier :] 

André, tu peux visiter le site Web pour voir les différentes structures de commission associées à la négociation d’options dans ton portefeuille. Quand on vend une option, doit-on absolument détenir les titres sous-jacents? Excellente question!

Si vous êtes le vendeur, disons, d’une option d’achat couverte, elle n’est couverte que si vous détenez l’action. Quand on dit qu’une option d’achat est couverte, cela signifie qu’on détient des actions et qu’on vend une option d’achat sur ces actions.

Si on vend une option d’achat et qu’on en tire un revenu sans détenir les actions, c’est ce que, dans le milieu, on appelle une « option d’achat non couverte ». Mais ce type d’opération nécessite une autorisation de négocier et des règles de marge spéciales, car elle est habituellement considérée comme étant plus à risque, bien sûr.

En théorie, c’est permis, mais absolument pas dans un compte enregistré. Qu’arrive-t-il si on est hors du cours dans le compte? Je ne suis pas certain de bien comprendre ta question, Maria. Je vais passer à la suivante, si tu veux bien clarifier un peu ta question.

Jeff, le prix des options dans le cours fluctue-t-il automatiquement selon le cours des actions ou du FNB? Absolument. Jeff, comme une option peut être levée à tout moment, elle doit en tout temps correspondre à sa valeur intrinsèque, sans quoi elle peut donner lieu à un arbitrage et permettre à quelqu’un d’obtenir gratuitement de l’argent du marché. Comme le marché n’a pas pour vocation de donner de l’argent, l’option correspondra toujours à sa valeur intrinsèque, alors la réponse est « oui ».

Question suivante, est-ce une bonne idée de se limiter au marché canadien ou  vaut-il mieux étendre ses opérations aux États-Unis? Les marchés américains sont très gros et présentent beaucoup de liquidité. Mais lorsqu’un Canadien sort du marché canadien pour s’aventurer sur le marché américain, il doit composer avec les risques de change et toutes sortes d’autres variables. 

Si vous possédez des dollars canadiens et des comptes canadiens et que vous ne voulez pas vous exposer à des risques de change et tout ça, je vous conseille de vous en tenir au marché et aux dollars canadiens. Et voilà, c’est l’avantage de pouvoir passer de l’un à l’autre. Nous allons devoir conclure ici.

[Animatrice :] 

Merci encore, M. Ceresna. C’est tout le temps dont nous disposons aujourd’hui, et nous devons conclure. Pour ceux qui aimeraient avoir la présentation PowerPoint, vous pouvez cliquer sur l’onglet Nous contacter de notre site Web, il y a une adresse courriel à laquelle vous pouvez nous écrire et nous serons ravis de vous la faire parvenir.

M. Ceresna, je suis sûre que les participants conviendront avec moi que ce fut un réel plaisir de vous entendre aujourd’hui. Merci de nous avoir offert cette excellente présentation et de nous avoir accordé votre temps. Au nom de Pro-Investisseurs CIBC, j’aimerais remercier les participants de leur présence.

Si vous avez des questions, ou des commentaires, vous pouvez consulter le site Web de Pro-Investisseurs CIBC ou communiquer avec nous par téléphone, par clavardage ou par courriel. Merci d’avoir été avec nous aujourd’hui et à bientôt.

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