Liens d'accessibilité rapides
Transcription : Jusqu’où le huard va-t-il descendre?
Durée : 2:25
GFX
Avery Shenfeld
Économiste en chef
Marchés des capitaux CIBC
À court terme, le dollar canadien semble plutôt confiné dans une fourchette étroite, mais un examen de la situation à plus long terme nous fait craindre qu’une dépréciation du dollar canadien ne soit nécessaire afin de soutenir les exportations. Parce que si l’on examine les antécédents du Canada en ce qui concerne les volumes d’exportations, on remarque que le pays a été sérieusement à la traîne, non seulement par rapport à des pays comme la Chine, mais aussi par rapport aux États-Unis, et ce, depuis 2005. Avant, nous suivions assez bien le rythme; or à l’heure actuelle, nous avons tout simplement perdu trop de capacité au chapitre des exportations et nous devons faire du Canada un endroit où il est moins coûteux de faire des affaires. Nous aimerions avoir une meilleure productivité, nous aimerions trouver d’autres solutions, et un dollar canadien plus faible pourrait en faire partie. Cela pourrait prendre quelques années avant que nous y parvenions : un dollar canadien qui se situerait plus dans une fourchette de 70 cents.
GFX
À quoi peut-on s’attendre du dollar canadien?
Le dollar canadien a plutôt fait bonne figure. Mais souvenez-vous que pour la majeure partie de cette croissance, nous ne dépendions pas des exportations. Nous nous sommes appuyés sur des secteurs comme le logement et les emprunts ainsi que les dépenses de consommation pour atteindre le plein emploi. Nous en sommes à une étape du cycle où la Banque du Canada pense que tout ça est suffisant et que les ménages canadiens deviennent plus réticents à emprunter pour acheter une autre copropriété ou une autre voiture. Afin de ramener la croissance aux niveaux nécessaires, nous allons avoir besoin d’un dollar canadien plus faible. La Banque du Canada aura probablement un rôle à jouer en maintenant les taux d’intérêt canadiens assez bas par rapport aux taux américains, pour que le dollar canadien cède du terrain au cours des prochaines années.
GFX
Conséquences pour les investisseurs
De nombreux investisseurs prévoient, à long terme, de passer au moins une partie de leur retraite aux États-Unis ou dans des territoires où le dollar américain est la monnaie d’échange. Et nous constatons que nombre de Canadiens n’ont pas vraiment beaucoup de placements en dollars américains pour se protéger contre ces coûts à venir. Je pense donc qu’il incombe aux conseillers de rencontrer leurs clients, d’examiner leurs plans de retraite, de leur poser les questions qui s’imposent et d’envisager d’intégrer suffisamment de placements en dollars américains, même sur les marchés obligataire et boursier — et aussi par l’entremise d’instruments de placement qui permettent d’accumuler de l’épargne en dollars américains afin de couvrir ces coûts à venir.