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Transcription: Une période difficile attend-elle le marché canadien de l’habitation?
Une période difficile attend-elle le marché canadien de l’habitation?
Durée: 3 : 24
Benjamin Tal
économiste en chef adjoint
Marchés mondiaux CIBC
« Le marché de l’habitation change indubitablement. À New York et en Europe, les gens sont convaincus que notre marché de l’habitation va s’effondrer, étant donné que, de toute évidence, nous avons un problème d’accessibilité. En outre, trop de choses se produisent en même temps. Les taux d’intérêt augmentent. Les taux hypothécaires aussi. L’organisme de réglementation, le BSIF, rend plus difficile l’achat d’une première maison. Bref, beaucoup de choses se produisent en même temps. Voilà pourquoi je suis d’avis que le marché de l’habitation est aujourd’hui confronté à ses plus importantes épreuves depuis 2008. »
GFX
Le marché de l’habitation devrait ralentir
« Je pense que le marché va ralentir. Cela ne fait aucun doute. Le principal problème, ce n’est pas la hausse des taux d’intérêt, mais la réglementation, le taux d’admissibilité. Le taux d’admissibilité vient d’être majoré de 200 points de base. Cela signifie que 12 % du marché canadien n’est plus admissible. De toute évidence, les gens se tourneront vers des prêteurs non traditionnels. Le risque se déplace du segment réglementé du marché au segment non réglementé, du côté clair au côté sombre, ce qui devrait avoir une incidence sur le marché. Mais de façon générale, peu importe où va l’argent, le marché ralentit. Les ventes ralentissent. Et ce n’est que le début. Bref, au cours des six prochains mois, je pense que le marché va ralentir, en raison de ces épreuves importantes. Mais je ne prévois pas un déraillement du marché. La demande reste suffisante, mais pas l’offre. Dans une perspective à long terme, je pense que des marchés comme Vancouver et Toronto demeureront extrêmement chers et que les prix continueront de grimper. Mais à court terme, d’ici un an à peu près, le marché sera confronté à des épreuves. »
GFX
Les différentes régions
« Lorsqu’on parle du marché canadien de l’habitation, on parle de Toronto et de Vancouver par opposition au reste du pays. C’est maintenant à Montréal que les ventes commencent à augmenter quelque peu, à cause des « réfugiés » de Toronto, autrement dit des acheteurs étrangers qui doivent désormais payer une taxe spéciale à Toronto et Vancouver. Ils se tournent donc vers Montréal. Par conséquent, les ventes augmentent à Montréal, et elles commencent à grimper dans certaines villes, comme Calgary, en raison de la hausse des prix du pétrole et d’autres facteurs favorables. Mais de façon générale, si une catastrophe se produit, ce sera à Toronto ou à Vancouver. »
GFX
Surveiller le marché des copropriétés de Toronto
« Le marché des copropriétés, à Toronto principalement, représente le fait saillant; pour comprendre ce marché, il faut comprendre les investisseurs dans ce segment. Et je ne parle pas des investisseurs étrangers, mais des investisseurs canadiens. La moitié des ventes de condos à Toronto est attribuable à des investisseurs, et 45 % d’entre eux enregistrent maintenant un flux de trésorerie négatif. Ils perdent de l’argent. Et maintenant que les taux d’intérêt augmentent, ils en perdront encore plus. Ils se mettront peut-être à vendre. Peut-être qu’ils n’achèteront pas. Selon nos recherches, cette situation entraînera un ralentissement du marché, mais je ne pense vraiment pas qu’elle provoquera un déraillement du marché. »
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