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Adam Ditkofsky

Vice-président, Titres mondiaux à revenu fixe, Gestion d’actifs CIBC

La Réserve fédérale américaine a décidé de réduire son taux du financement à un jour d’un quart de point. Elle a également indiqué qu’elle se fierait davantage aux données avant d’annoncer d’autres baisses. Cette mesure était très attendue étant donné que les banques centrales dans le monde entier ont souligné les risques accrus de ralentissement, qu’ils soient rattachés à une guerre commerciale, à l’instabilité en Europe, au Brexit ou aux hausses de taux d’intérêt des dernières années. Cette mesure était donc déjà attendue actuellement sur le marché.

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Signaux pour les secteurs boursiers

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Natalie Taylor

Vice-présidente, Actions, Gestion d’actifs CIBC

Du côté du marché des actions, nous avons eu quelques mois pour nous préparer à cette annonce qui était très attendue. En général, c’est une mesure très positive. Une baisse des taux d’intérêt entraîne différentes répercussions pour le marché boursier. La faiblesse des taux d’intérêt est favorable aux valorisations des actifs à risque et stimule la croissance économique. Nous croyons que c’est l’effet que produira la baisse d’un quart de point, et c’est effectivement ce que nous avons constaté à son approche. En ce qui concerne les actions, je pense qu’il sera important de surveiller les conséquences éventuelles que cette baisse pourrait avoir sur la croissance économique, à savoir si nous pourrons effectivement stimuler la demande et la croissance économique, car je peux penser à différents scénarios si ce n’est pas le cas. Si la croissance se stabilise et s’améliore, je suis d’avis que cela aura des répercussions surtout sur les secteurs des biens de consommation cyclique et de l’automobile. Par exemple, nous pourrions constater une augmentation des ventes découlant de l’amélioration des modalités de financement pour l’achat d’automobiles. Les secteurs comme ceux de l’immobilier et des FPI, qui sont très rentables, mais qui font face à un endettement élevé, tireraient leur épingle du jeu d’un côté comme de l’autre. Je pense aussi que les sociétés qui sont très endettées et qui sont généralement considérées comme faisant partie des secteurs cycliques verront leur valorisation augmenter davantage et leurs perspectives s’améliorer. Dans le second scénario, la baisse d’un quart de point n’engendrerait pas une autre accélération de la croissance, et toute nouvelle baisse de taux ne parviendrait pas vraiment à enrayer le ralentissement que nous avons constaté. Dans ce contexte, je pense qu’il y aura une ruée vers les valeurs sûres et les titres de qualité. L’or, de même que les services publics, devrait bien s’en tirer dans cet environnement. En ce qui concerne le secteur de la finance, les perspectives sont un peu plus contrastées. En général, je crois que les faibles taux d’intérêt ont une influence négative sur les marges que dégagent les banques sur leurs produits. Bien entendu, une vigueur renouvelée de l’économie serait favorable à la croissance des prêts et pourrait se traduire éventuellement par une accentuation de la courbe des taux, ce qui pourrait contrebalancer cette marge négative. Encore une fois, si la croissance ne reprend pas de la vitesse, je crois que le scénario inverse se produira, ce qui risque d’avoir une incidence très négative pour le secteur de la finance.

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Répercussions sur les titres à revenu fixe

Étant donné que ces baisses de taux étaient attendues, nous les avons intégrées à nos stratégies, tant sur le plan de la duration que sur le plan sectoriel. Puisque les baisses de taux sont perçues comme des mesures de relance, elles sont vues comme étant favorables aux bénéfices des sociétés et, au bout du compte, aux obligations de sociétés. Ces dernières devraient surpasser les obligations d’État au cours des 12 prochains mois selon nos prévisions, ce qui cadre avec la façon dont nous nous positionnons dans nos portefeuilles.