Défis en vue pour le gaz naturel?

Transcription : Défis en vue pour le gaz naturel?
Durée : 02:37

Le secteur du gaz naturel au Canada est un secteur difficile sur le plan des paramètres fondamentaux que nous observons. Cette situation est surtout attribuable à l’offre de gaz naturel qui est en fait excédentaire et à une capacité de transport insuffisante, ce qui a entraîné la faiblesse des prix du gaz naturel. Il y a là une possibilité de remontée des prix du gaz naturel en hiver, et ce sera une occasion à court terme, puisque nous observons une contraction réelle de la production, ici, en hiver. Par ailleurs, la demande est en fait en croissance dans le secteur industriel en Alberta, notamment dans le cadre de projets de sables bitumineux. Enfin, le dernier aspect qui pourrait entraîner une hausse, c’est le fait que les stocks sont en réalité plutôt faibles dans l’ouest du Canada; lorsque l’hiver sera là et que les gens chaufferont leur maison, cela fera diminuer fortement les stocks, et comme leur niveau est déjà bas, cela pourrait faire augmenter fortement le prix du gaz. À court terme donc, le gaz naturel pourrait représenter une occasion, mais nous continuons à considérer cette ressource comme plutôt difficile, à long terme.

La nouvelle la plus récente concerne l’annonce par Shell d’une décision finale d’investissement pour un projet sur la côte ouest, plus précisément à Kitimat. C’est un projet important, car il représente environ 1,8 à 2 milliards de pieds cubes de gaz par jour. Pour mettre ce chiffre en contexte, précisons que l’ensemble du secteur du gaz naturel canadien produit environ de 13 à 14 milliards de pieds cubes. C’est donc un très grand projet. Par contre, ce projet n’entrera probablement pas en production avant 2021 ou 2022. Il demeure donc un projet à long terme, mais ses répercussions sont importantes en raison de son envergure. Ce gaz sera exporté à partir de la côte ouest du Canada vers la Chine, la Corée du Sud et le Japon, où la demande de gaz naturel est en croissance. En fin de compte, ce projet est encore avantageux pour le Canada. Nous estimons qu’il y aura plus de 30 milliards de dollars US de dépenses en immobilisations, si Shell va de l’avant avec toutes les prochaines phases de ce projet de LNG. C’est de toute évidence important pour ce qui est de la création d’emplois et de la croissance du PIB pour l’ouest du Canada.

Les taux d’intérêt sont bien sûr un élément important du facteur d’emprunt pour les entreprises de gaz naturel. Ainsi, lorsque les taux d’intérêt augmentent, le coût d’emprunt augmente pour un grand nombre de producteurs, et pas seulement les producteurs de gaz naturel, mais pour les producteurs d’énergie dans leur ensemble. Cela dit, bon nombre de ces entreprises ont en fait converti et nettoyé leurs bilans au point où elles comptent maintenant beaucoup sur leur flux de trésorerie disponible interne et moins sur l’emprunt. Et même si les taux d’intérêt constituent bien sûr un élément négatif, car cela coûte plus cher d’emprunter, la plupart de ces sociétés peuvent financer à l’interne une grande partie de leurs programmes de croissance pour l’avenir. Donc, c’est vraiment un facteur négligeable à ce stade.

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