Vers où le prix du pétrole canadien se dirige-t-il en 2019?

Transcription : Vers où le prix du pétrole canadien se dirige-t-il en 2019?

Durée : 3:54

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Brian See

gestionnaire de portefeuille, Actions mondiales, Gestion d’actifs CIBC

Les prix du pétrole continuent de se négocier dans la fourchette que nous avons prévue. Le prix du pétrole WTI oscille entre 60 et 70 $ US, et le prix du pétrole Brent entre 70 et 80 $. Nous croyons encore que les prix du pétrole vont se maintenir dans ces fourchettes dans un avenir prévisible. Il y a des aspects qui influent sur les marchés du pétrole, dont la réduction imminente de l’offre en provenance de l’Iran, mais aussi du Venezuela. Les États-Unis adoucissent leur attitude à l’égard de la réduction de la production iranienne, ce qui fait baisser les prix du pétrole en ce moment. C’est la dynamique actuelle. Il y a aussi eu des conflits au Moyen-Orient, ainsi qu’entre l’Arabie saoudite, les États-Unis et divers pays. Cela compense une partie du pessimisme à l’égard du prix du pétrole. À l’échelle mondiale, de nombreuses entreprises continuent à hausser leur production de pétrole; cela va continuer et nous allons maintenir notre vigilance.

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Écarts des prix du pétrole

Lorsque nous examinons les écarts des prix du pétrole, dans le marché actuel, ils sont d’environ 50 $ US le baril, et c’est l’écart le plus important que nous avons observé. Cela s’explique par la capacité de transport insuffisante. L’industrie pétrolière canadienne a augmenté sa production, mais la capacité des pipelines est atteinte. Ainsi, en raison de la saturation de la capacité de transport, les prix ont diminué, ce qui explique l’élargissement de l’écart. Mais nous estimons réellement que la situation va s’améliorer. La majeure partie de notre pétrole est envoyée aux États-Unis, dans le Midwest, région où il y a le plus de raffineries. Ces raffineries étaient en interruption. Mais elles sont sur le point de reprendre du service. Nous nous attendons donc à la récupération d’environ un million de barils par jour de capacité de raffinage. Et c’est cette demande supplémentaire qui fera diminuer les écarts. Le deuxième aspect dont il faut tenir compte est celui des expéditions de pétrole par chemin de fer. Ces expéditions sont en hausse, de nombreux producteurs sont à la recherche de solutions de transport ferroviaire car ils ne peuvent pas utiliser les pipelines. Cet aspect contribue également à réduire les écarts. Ensuite, je dirais que le dernier aspect qui pourrait entrer en jeu, pour ce qui est des écarts, c’est que les prix bas sont souvent leur propre remède. Les prix sont si bas, actuellement, que l’industrie pétrolière ferme une partie de sa production. Nous estimons donc qu’environ 100 000 barils de pétrole lourd par jour ne seront pas produits d’ici la fin de l’année. Le fait que cette offre soit retirée du marché contribuera à rééquilibrer les écarts.

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Incidence sur les sociétés pétrolières

Si nous prenons un écart de 50 $ et le comparons aux écarts historiques, qui sont de 15 $, la différence, 35 $ par baril, est un loyer économique qui est transféré aux raffineries ou aux revendeurs américains, qui bénéficient donc de la faiblesse du prix du pétrole canadien. C’est ce qui se passe actuellement. Nous avons vu que les raffineries et les grandes sociétés intégrées américaines bénéficient du pétrole canadien bon marché. La solution, en fin de compte, sera une reprise de la capacité de transport par chemin de fer, des interruptions de production par des producteurs canadiens ou une capacité additionnelle des pipelines. En réalité, nous considérons que la solution pour les producteurs canadiens de pétrole sera une augmentation de la capacité de transport par pipeline sur de grandes distances, mais cela n’arrivera pas avant 2021, date à laquelle nous prévoyons la livraison du projet Keystone XL de TransCanada. Par la suite, il y aura le projet d’expansion de Trans Mountain.

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Occasions pour les investisseurs?

Compte tenu des écarts de prix du pétrole actuels, il y a une réelle occasion qui se présente d’acheter une grande quantité de titres de ces producteurs de pétrole lourd. Pourquoi? En raison des prochaines expéditions de pétrole par chemin de fer, des interruptions de production et de la mise en service de la Ligne 3 d’Enbridge d’ici la fin de 2019. Il s’agit là d’une capacité additionnelle des pipelines. Tous ces éléments permettront de réduire les écarts. Nous prévoyons donc des occasions de placement intéressantes dans des titres de sociétés comme Cenovus et Canadian Natural Resources, dont les valorisations sont actuellement très intéressantes en raison de l’enjeu des écarts qui devrait prendre du mieux selon nous. La deuxième occasion selon moi touche le bassin permien, qui présente des investissements intéressants. Et c’est pourquoi, pour ce secteur, nous privilégions des sociétés comme Concho Resources et Pioneer Resources.

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