Leçon 3 : La diversification de votre portefeuille

Dans un portefeuille de placement traditionnel, les placements proviennent généralement de différentes catégories d’actifs. Une catégorie d’actif est un groupe de placements ayant des caractéristiques semblables qui se comportent de la même façon sur les marchés financiers. Les principales catégories d’actifs financiers sont les actions, les titres à revenu fixe, aussi appelés obligations, les espèces et quasi-espèces, l’immobilier et les produits de base comme les métaux précieux, le pétrole, etc.

La diversification est une stratégie qui répartit vos placements entre diverses catégories d’actifs afin de réduire le risque global. Ainsi, votre portefeuille pourra croître dans différentes situations et phases économiques.

Cet article traite des trois catégories d’actifs auxquelles vous pouvez accéder par l’intermédiaire d’un compte Pro-Investisseurs : les actions, les titres à revenu fixe et les quasi-espèces.

Un portefeuille de placement classique comprend trois principales catégories d’actifs en différentes proportions : les actions, les obligations et les liquidités. Chaque catégorie d’actif est associée à un niveau de risque prévu distinct et à un rendement prévu distinct. En général, votre horizon de placement et votre tolérance au risque guideront le montant auquel vous vous engagez dans chaque catégorie.

Actions

Les actions vous permettent de détenir une partie d’une entreprise et de profiter de sa croissance et de sa rentabilité potentielles. Par le passé, les actions ont procuré les rendements à long terme les plus solides des principales catégories d’actifs, mais elles peuvent être volatiles, surtout en période de ralentissement économique. Dans cette catégorie d’actif, nous pouvons aussi inclure les fonds négociés en bourse (FNB) et les certificats canadiens représentatifs d’actions étrangères, qui offrent d’autres façons d’investir dans des actions.

Titres à revenu fixe, aussi appelés obligations

Les titres à revenu fixe, ou obligations, sont des unités de dette émises par des gouvernements, des sociétés ou d’autres institutions. Les titres à revenu fixe offrent généralement des rendements plus modérés, mais sont moins volatiles que les actions.

Espèces et quasi-espèces

Les espèces et quasi-espèces sont les actifs les plus liquides, c’est-à-dire les actifs auxquels on peut accéder rapidement sans perte de valeur. Elles offrent des rendements inférieurs, moyennant le moins de risque possible.

Dans une économie solide, les bénéfices des sociétés augmentent généralement, et les actions ont tendance à bien se comporter par rapport aux titres à revenu fixe. Toutefois, lorsque l’économie ralentit et que les entreprises commencent à éprouver des difficultés, le marché boursier peut baisser. Dans une économie en ralentissement, les obligations peuvent commencer à sembler relativement plus attrayantes. Les obligations offrent un certain rendement des placements et une garantie de remboursement si vous conservez l’obligation jusqu’à son échéance. Les rares exceptions sont les défauts de paiement des obligations.

Le fait d’avoir des actions et des obligations dans un portefeuille de placement peut accroître la résilience face aux fluctuations du marché découlant du cycle économique. Il est également plus facile sur le plan psychologique de s’engager à l’égard d’un plan de placement, car certaines composantes du portefeuille seront probablement moins volatiles lorsque les marchés fluctueront radicalement. Pour de nombreux investisseurs, cela est rassurant.

Dans chaque catégorie d’actif, il est aussi judicieux de se diversifier davantage. Supposons que vous investissiez tout votre argent dans une seule action, comme une société de technologie. Si cette entreprise connaît une mauvaise année, l’ensemble de votre portefeuille en souffrira. Si vous répartissez plutôt vos placements entre plusieurs secteurs, comme les technologies, l’énergie et le commerce de détail, votre risque sera probablement amoindri. Si un secteur subit un ralentissement, vos autres placements peuvent contribuer à équilibrer votre portefeuille. Bien entendu, cela n’est pas garanti, car certains ralentissements touchent tous les secteurs de l’économie dans une certaine mesure. Toutefois, relativement parlant, certains groupes sectoriels sont souvent moins touchés que d’autres en période de récession.

Vous pouvez aussi envisager la diversification des actions en fonction de la taille des entreprises, généralement définie par la petite, la moyenne et la grande capitalisation boursière¹, le secteur d’activité et la région. En tant que Canadiens, nous avons tendance à privilégier le marché intérieur. Une grande partie de nos placements résident dans nos marchés boursiers nationaux, même si le Canada représente seulement une petite fraction des marchés financiers mondiaux. En limitant ainsi vos placements, vous pourriez passer à côté d’un potentiel de croissance mondiale.

À l’échelle des obligations, envisagez de diversifier vos placements en fonction des échéances et de la qualité du crédit.

Au-delà des trois catégories mentionnées précédemment, les autres catégories d’actifs comprennent les biens immobiliers, les produits de base comme les métaux précieux et les ressources naturelles, les infrastructures, le capital d’investissement et les titres de créance de sociétés fermées. Ces placements peuvent réagir différemment des actions ou des obligations à différentes situations économiques. L’ajout de ces titres à votre portefeuille pourrait accroître la diversification, réduire la volatilité et le risque et, possiblement, accroître les rendements ajustés au risque.

Bien que chaque placement comporte un risque, un portefeuille diversifié peut contribuer à réduire au minimum le risque global de perte pour votre portefeuille et à offrir davantage d’occasions de profit. Comme nous l’avons mentionné, quelques placements semblables diminueront probablement tous en même temps, car un ralentissement de l’économie peut les toucher de la même façon. Si vous diversifiez vos placements, la baisse des bénéfices d’une société peut être contrebalancée par la croissance des bénéfices d’une autre, ce qui laisse le portefeuille dans son ensemble en meilleur état. L’exposition aux obligations et aux liquidités contribuera à diversifier et à stabiliser davantage un portefeuille.

Pour ce qui est des désavantages de la diversification, si vous n’avez qu’un seul placement et qu’il fonctionne très bien, son taux de rendement sera plus élevé que celui d’un portefeuille diversifié. Toutefois, il est presque impossible de savoir à l’avance quel choix sera le plus avantageux.

De plus, selon la conjoncture, il arrive que toutes les catégories d’actifs diminuent. Les investisseurs s’effraient parfois de la gravité apparente d’un ralentissement ou de l’incertitude générée par un événement, tel que l’attaque de 2001 contre le World Trade Center ou l’assassinat d’un président. Dans certains cas historiques, la diversification n’a pas aidé. Dans ces situations, qui sont souvent d’une durée limitée, mais néanmoins intenses, de nombreux investisseurs vendent sans discernement et conservent des liquidités jusqu’à ce que l’avenir devienne un peu plus clair.

La façon dont vous diversifiez votre portefeuille dépendra de plusieurs facteurs, notamment de votre tolérance au risque, de votre calendrier de placement, de vos recherches et de votre stratégie de placement. Une fois que vous aurez déterminé la meilleure composition de portefeuille pour répondre à vos besoins, envisagez de procéder à un rééquilibrage de temps à autre, à mesure que la valeur des actifs fluctue. Les catégories d’actifs affichant un solide rendement commenceront à constituer un pourcentage de plus en plus élevé de votre portefeuille au fil du temps. Envisagez un rééquilibrage à intervalles fixes, par exemple tous les six ou douze mois, même s’il faut vendre une partie de vos gagnants. Ainsi, votre portefeuille continuera de refléter votre plan de placement et restera diversifié.

Passons à la Leçon 4: Pourquoi investir dans des actions

¹ La capitalisation boursière est calculée en multipliant le nombre d’actions en circulation par le prix de négociation actuel d’une seule action. Ce chiffre indique aux investisseurs la valeur en dollars d’une société ouverte.