Gestion du risque de négociation, partie 2 : entrées et sorties

Imaginez deux négociateurs, Alain Aléatoire et Danielle Délibérée.

Alain aime le marché boursier et toutes les occasions qu’il offre. Il a récemment investi dans des entreprises technologiques parce qu’il aimait leurs produits, dans des fiducies de placement immobilier parce qu’il avait l’impression que l’immobilier était sur le point de se rétablir, et dans des petites sociétés minières parce que son cousin pensait qu’il y avait là beaucoup de potentiel.

Danielle s’intéresse tout autant aux marchés financiers, mais son objectif est beaucoup plus clair : elle aime les sociétés dont les ventes et les bénéfices ont augmenté d’un certain montant au cours des 12 derniers trimestres, dont la moyenne mobile à court terme dépasse la moyenne mobile à long terme, et qui connaissent une augmentation importante du volume.

Ce n’est là qu’un exemple de système de négociation. Les investisseurs peuvent utiliser d’innombrables autres systèmes selon leurs objectifs de placement et leur tolérance au risque.

Pour gérer les entrées et les sorties dans un système de négociation, il est beaucoup plus facile d’être comme Danielle que comme Alain.

Lorsque vous avez un objectif clair pour vos opérations, vous comprenez mieux ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Vous avez une meilleure idée de l’ampleur de la hausse possible d’une action si elle surpasse les prévisions des bénéfices, ou de la baisse si elle ne les atteint pas. Surtout, vous devenez plus habile à dire non, car vous reconnaissez les occasions qui vous conviennent et celles qui ne vous conviennent pas.

Essayez de choisir un nombre limité de systèmes – un ou deux – et d’apprendre de votre expérience. La définition d’un système comprend ce qui suit :

• Univers d’actions, comme l’indice Russell 3000 et la Bourse de Toronto.
• Critères d’inclusion et d’exclusion, comme le filtre de Danielle pour les actions à forte croissance.
• Règles d’entrée et de sortie, comme les objectifs, les ordres stop et les paliers.

Selon la façon dont elle a défini l’opération, Danielle peut maintenant établir des cours cibles, tant à la hausse qu’à la baisse. Elle croit que la volatilité sera probablement élevée avant la décision réglementaire dans six mois, avec une baisse possible de plus de 10 %. Danielle entrevoit cependant une hausse possible de 100 % au cours des 12 mois suivant une éventuelle approbation du médicament. Elle reconnait que son estimation, bien que fondée sur d’autres actions de croissance qu’elle a observées ces dernières années, demeure approximative, car les cours des actions peuvent fluctuer d’une manière difficile à prédire quand les nouvelles sont particulièrement bonnes ou mauvaises.

Comme Danielle croit que l’action pourrait perdre plus que sa cible à la baisse de 10 % au cours des six premiers mois, elle décide de limiter son risque en effectuant l’opération en trois paliers. Si le médicament est approuvé et que le cours de l’action augmente, elle prévoit vendre en trois paliers – à des gains de 20 %, de 40 % et de 60 %. Ces cibles sont logiques pour Danielle dans cette situation. Pour un autre investisseur ou un autre placement, d’autres cibles pourraient s’appliquer.

Danielle est devenue plus confiante dans l’estimation des cibles à la hausse et à la baisse, car elle a vu un certain nombre d’occasions à forte croissance. Bien qu’il soit difficile de dire si elle est devenue plus efficace pour trouver les opérations gagnantes, elle sait mieux repérer les perdantes.

En revanche, Alain a une vision large, mais peu précise. Comme ses opérations sont opportunistes ou aléatoires, il a de la difficulté à y trouver des tendances. Il est donc complexe pour lui de gérer les entrées et les sorties en fonction de cibles à la hausse et à la baisse.

La gestion des entrées et des sorties est la clé d’une négociation réussie, qui devrait ressembler davantage à un processus qu’à une expérience. Pour développer cet état d’esprit, établissez votre plan de négociation le plus tôt possible en ne laissant qu’un pouvoir discrétionnaire limité. Ainsi, vous éliminerez les émotions liées à la négociation et serez en mesure de vous concentrer sur les probabilités.

Dans cette optique, voici quelques points importants à retenir :

• Définition du système – Choisissez un nombre limité de systèmes – un ou deux– et familiarisez-vous avec eux pour apprendre et vous améliorer au fil du temps.
• Définition de l’opération – Établissez un objectif clair pour l’opération et respectez-le. Prévoyez quand et pourquoi vous réévaluerez l’opération.
• Établissement de cibles, d’ordres stop et de paliers – Fixez des cibles à la hausse et à la baisse, établissez des ordres stop assortis ou non de seuils de déclenchement, et utilisez des paliers, s’il y a lieu, pour gérer le risque et le rendement.