Acheter un titre en baisse : gérer la négociation
Comment acheter des actions en baisse.
Pro-Investisseurs CIBC
28 oct. 2025
Lecture de 9 minutes
Dans cet article, nous abordons la question de l’achat d’actions en forte baisse. Le krach technologique de 2022 est un exemple récent de ce phénomène. À ce moment, de nombreuses actions américaines d’envergure ont perdu 30 %, 40 %, voire 50 % de leur valeur au cours de l’année. Il n’est pas facile d’acheter des actions en forte baisse dans le feu de l’action. Que vous soyez un investisseur chevronné ou débutant, le fait de dresser un plan de négociation pour acheter des actions en baisse peut vous aider à investir calmement et en toute confiance, même lorsque les cours sont en dents de scie. Cela vous convient? Allons-y.
Acheter une action en baisse ne fonctionne pas pour tous les titres ni pour tous les investisseurs.
Actions
Essayez de trouver des sociétés susceptibles de durer à moyen ou long terme, comme celles qui œuvrent dans des secteurs en croissance, disposent d’une bonne base de clientèle et sont dotées d’une équipe de direction solide. Recherchez également des sociétés qui sont en mesure de tirer leur épingle du jeu à court terme, notamment celles qui présentent des flux de trésorerie sains et un niveau d’endettement raisonnable.
Investisseurs
Les investisseurs qui s’en tirent bien en achetant des titres en baisse ne se contentent pas de réagir au cours de l’action ou de mettre la main sur des titres qui sont à leur plus bas niveau depuis 52 semaines. Ils se sont généralement dotés d’une liste de surveillance remplie de sociétés qu’ils ont étudiées et qui leur inspirent confiance. Lorsque les cours baissent, ils sont prêts à acheter en toute confiance.
Passons maintenant à l’objet principal de cet article : un plan de négociation pour acheter des titres en baisse. Un plan de négociation peut consister à fixer des cours cibles pour un titre, des cibles qui correspondent à vos objectifs et à votre tolérance au risque et qui sont raisonnables pour le titre que vous envisagez d’acquérir. Il s’agit d'un cadre souple que vous pouvez adapter à votre situation, et non d’un plan précis.
Voici un exemple simple de plan de négociation. Vous avez trouvé un titre dont le cours est de 100 $, vous avez commencé à y porter attention lorsqu’il est tombé à 80 $ et vous l’avez acheté en trois étapes lorsqu’il a atteint 70 $, 60 $ et 50 $. Explorons ce plan de négociation :
Cours initial = 100 $
Dans cet exemple, le cours initial est de 100 $. Il peut s’agir du prix d’achat d’un titre que vous possédez déjà ou du cours d’une action au moment où vous l’avez ajoutée à votre liste de surveillance.
Prix d’alerte = 80 $
Dans cet exemple, le prix d’alerte est de 80 $, soit une baisse de 20 % par rapport au cours initial. La diminution est suffisamment importante pour attirer votre attention, mais pas suffisante pour que vous agissiez immédiatement. C’est le moment de mettre à jour vos recherches ou de vous assurer que vous disposez des fonds nécessaires.
Zone d’achat = entre 70 $ et 50 $
La zone d’achat est la fourchette à l’intérieur de laquelle vous avez l’intention d’acheter. Dans cet exemple, la zone d’achat est comprise entre 70 $ et 50 $, soit une baisse de 30 % à 50 % par rapport au cours initial. Comme il est difficile de savoir où se situera le creux de la vague, l’achat en plusieurs étapes peut vous aider à « atteindre une moyenne » en cas de diminution du cours de l’action.
Retournement
Le retournement survient lorsque vous pourriez envisager d’acheter le reste de la position, si le cours de l’action commence à augmenter.
Invalidation
On parle d’invalidation lorsque la négociation ne se déroule pas comme prévu. Par exemple, une perte devient trop importante ou un gain prend trop de temps à se réaliser.
Examinons de façon plus détaillée le retournement et l’invalidation, car il peut s’agir de techniques utiles pour vous aider à gérer la négociation.
Vous avez trouvé un titre dont le cours est de 100 $, vous avez commencé à y porter attention lorsqu’il est tombé à 80 $ et vous l’avez acheté en trois étapes lorsque le titre a atteint 70 $, 60 $ et 50 $. Cela semble plutôt simple, n’est-ce pas? Cependant, les actions n’évoluent pas toujours de façon linéaire. C’est là qu’intervient le prix de retournement. Vous fixez un prix de retournement supérieur à votre dernier prix d’achat, ce qui vous permet d’envisager d'acheter le reste de la position si le cours commence à augmenter. Voici comment fonctionne le retournement :
[Remarque : Dans l’exemple ci-dessous, nous supposons qu’il s’agit d’un plan d’achat du titre en trois étapes, en investissant un montant égal à chaque niveau de prix]
| Ordre d’achat |
Prix d’achat |
Prix de retournement |
| 1 |
70 $ |
80 $ |
| 2 |
60 $ |
70 $ |
| 3 |
50 $ |
|
- Après l’achat 1 à 70 $, le prix de retournement est de 80 $, soit le prix auquel vous envisagez d’effectuer les achats 2 et 3.
- Après l’achat 2 à 60 $, le prix de retournement est de 70 $, soit le prix auquel vous envisagez d’effectuer l’achat 3.
- Le prix de retournement évolue à la baisse avec le cours de l’action. Le prix de retournement est de 80 $ après l’achat 1 et de 70 $ après l’achat 2.
- Les prix de retournement doivent laisser suffisamment de marge pour les fluctuations de l’action. Ce point est important, car les cours des titres ont tendance à être particulièrement volatils lors d’une forte tendance à la baisse.
Voici quelques exemples de déroulements liés aux prix de retournement :
[Remarque : Dans tous les scénarios ci-dessous, nous supposons qu’il s’agit d’un plan d’achat du titre en trois étapes, en investissant un montant égal à chaque niveau de prix.]
| Achat 1 |
Achat 2 |
Achat 3 |
Achat moyen |
| 70 $ |
60 $ |
50 $ |
60 $ |
Il s’agit là du scénario le plus simple, dans lequel le cours baisse progressivement et l’investisseur effectue un achat à chaque niveau de prix. Par conséquent, l’investisseur achète le tiers de sa position à chaque niveau de prix, pour un prix d’achat moyen de 60 $.
Scénario 2 : Retournement après l’achat 1
| Achat 1 |
Achat 2 et 3 |
Achat moyen |
| 70 $ |
80 $ |
76,67 $ |
Ici, l’investisseur n’a pas eu de chance. Il a obtenu l’achat 1 au cours cible de 70 $. Le cours a ensuite augmenté et il a décidé d’acheter le reste de la position, soit les achats 2 et 3, au prix de retournement de 80 $. Par conséquent, l’investisseur achète le tiers de sa position à 70 $ et les deux tiers de sa position à 80 $, soit un prix d’achat moyen de 76,67 $.
Scénario 3 : Retournement après l’achat 2
| Achat 1 |
Achat 2 |
Achat 3 |
Achat moyen |
| 70 $ |
60 $ |
70 $ |
66,67 $ |
Dans ce scénario, l’investisseur a eu un peu plus de chance. Il a obtenu l’achat 1 au cours cible de 70 $ et l’achat 2 au cours cible de 60 $. Le cours a ensuite augmenté et il a décidé d’acheter le reste de la position, soit l’achat 3, au prix de retournement de 70 $. Par conséquent, l’investisseur achète un tiers de sa position à 70 $, un tiers à 60 $ et un tiers à 70 $, soit un prix d’achat moyen de 66,67 $.
Une dernière astuce liée aux prix de retournement consiste à réagir rapidement aux mouvements à la baisse (en achetant au prix d’achat), mais lentement aux mouvements à la hausse (en achetant au prix de retournement) :
- Les mouvements à la baisse vers le prix d’achat sont évidemment favorables à l’achat d’un titre à la baisse, et c’est pourquoi les investisseurs pourraient souhaiter acheter un titre immédiatement lorsque son cours atteint le prix d’achat.
- Les mouvements à la hausse vers le prix de retournement ne sont pas favorables, et c’est pourquoi les investisseurs pourraient ne pas souhaiter acheter immédiatement un titre lorsque son cours atteint le prix de retournement. L’objectif consiste à réduire la probabilité d’acheter un titre en fonction d’un gain à court terme qui n’est pas durable.
Voici un exemple de la manière dont vous pouvez confirmer une tendance à la hausse :
- Attendez deux cours de clôture quotidiens consécutifs supérieurs au prix de retournement, suivis d’un cours de milieu de journée supérieur au prix de retournement.
- Si la tendance ne se poursuit pas, que ce soit à la clôture du jour 2 ou au cours du milieu de journée du jour 3, le processus est réinitialisé et recommence.
- Nous suggérons un cours de milieu de journée en guise de signal final, parce qu’il peut être difficile d’acheter pendant la période de clôture et aussi parce que les cours sont généralement plus stables à l’heure du midi.
- Le choix du type de clôture, soit quotidienne ou hebdomadaire, et du nombre de clôtures dépend de vos objectifs et du titre que vous envisagez d’acheter.
Lorsque vous négociez, il est bon de réfléchir à la manière dont la négociation pourrait mal tourner ou être invalidée. Cela peut contribuer à la gestion du risque et à la protection des bénéfices. Voici deux exemples de la manière dont le plan d’achat d’une action à la baisse peut être invalidé :
Invalidation fondée sur le cours : La perte devient trop importante
Supposons que vous ayez acheté un titre dans le cadre du scénario 1, à un prix d’achat moyen de 60 $. Vous seriez peut-être inquiet si le prix continuait à baisser, par exemple jusqu’à 40 $. Vous pourriez gérer ce risque en achetant une option de vente longue à ce niveau de prix critique de 40 $ et avec un délai d’expiration suffisant pour laisser à l’action une certaine marge de manœuvre pour se redresser. Vous pouvez également établir un ordre de vente stop, mais celui-ci risque d’être déclenché en cas de forte baisse avant que le titre n’ait eu le temps de se redresser.
Invalidation fondée sur le temps : Le gain prend trop de temps à se réaliser
Supposons à nouveau que vous ayez acheté un titre dans le cadre du scénario 1, à un prix d’achat moyen de 60 $. Par contre, cette fois, vous prévoyez que le cours du titre atteindra 100 $ d'ici deux ans. À présent, presque deux ans se sont écoulés et le cours du titre est à 80 $. Il s’agit d’un gain solide, mais pas aussi important que prévu. À ce stade, vous pourriez décider de prendre les bénéfices et de passer à autre chose. Si vous attendez trop longtemps qu’une négociation se réalise, même si elle est rentable, vous devrez assumer un coût d’option.
Pensez à l’invalidation avant de procéder au premier achat. Le fait de prévoir une invalidation fondée sur le prix peut vous donner la confiance nécessaire pour acheter lorsque le cours continue de baisser, car vous savez ce qu’il faut faire si le cours baisse encore plus que prévu. La planification d’une invalidation fondée sur le temps peut vous aider à conserver votre objectivité quant à l’évolution de la négociation.
Principaux points à retenir
- Dans cet article, nous présentons un exemple de plan de négociation visant à acheter des actions en baisse. Lorsque vous dressez un plan de négociation, confirmez qu’il correspond à vos objectifs, à votre tolérance au risque et aux titres que vous envisagez d’acquérir. Notre exemple de plan de négociation, que vous pouvez adapter à votre situation, comprend un prix initial, un prix d’alerte, une zone d’achat, un retournement et une invalidation.
- Le prix initial est le cours d’achat d’un titre que vous détenez déjà ou le cours d’un titre lorsque vous l’ajoutez à votre liste de surveillance.
- Le prix d’alerte correspond au cours d’un titre qui baisse suffisamment pour attirer votre attention, mais pas suffisamment pour que vous commenciez à l’acheter.
- La zone d’achat est la fourchette dans laquelle vous achetez le titre, probablement en plusieurs étapes plutôt qu’en une seule fois. Cela peut vous aider à « obtenir une bonne moyenne » si le cours baisse.
- Le retournement est le moment où vous décidez d’acheter le reste de la position, si le cours commence à augmenter.
- L’invalidation est le moment où vous décidez que la négociation n’a pas fonctionné. Une perte qui devient trop importante est un exemple d’invalidation fondée sur le prix, tandis qu’un gain qui prend trop de temps à se réaliser est un exemple d’invalidation fondée sur le temps. Pour garder le contrôle, réfléchissez à la manière dont une négociation pourrait être invalidée avant d’effectuer votre premier achat.
Cet article traite de la manière d’acheter des titres en baisse, et plus précisément, de la manière de gérer la négociation. Vous voulez en savoir plus Consultez l’article intitulé Comment savoir quand l’achat d’une action en baisse est une décision judicieuse. Nous expliquons les raisons pour lesquelles les investisseurs peuvent envisager d’acheter une action en baisse et le moment de le faire, en donnant des exemples de deux sociétés bien connues, et nous explorons de manière approfondie l’analyse fondamentale. Ensemble, ces articles vous donnent des indications sur le moment et la manière d’acheter des titres en baisse.